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Lettre d’Ethiopie numéro 65

Week-end à Debre Libanos à la recherche des GELADAS...

dimanche 22 mars 2009, par Webmestre

Voilà 3 semaines que le travail a repris. Si du côté professionnel, rien de particulier n’est à relever, les conditions de vie évoluent.

Nous sommes de nouveau soumis aux coupures d’électricité. L’an dernier, à la même époque, les coupures affectaient uniquement quelques matinées par semaine. Cette année, c’est reparti avec un régime supérieur. Nous avons deux coupures de treize heures par semaine (de 7 à 20 h 00).

L’amplitude et la fréquence sont variables d’un quartier à l’autre. Il semble que nous soyons pas trop mal loti dans le domaine. De collègues subissent des désagréments plus importants. Plus gênantes, mais moins fréquentes, les coupures d’eau sont également au rendez-vous.

En tout cas, nous sommes ravis d’avoir des panneaux solaires pour l’eau chaude !

Les enfants sont en pleine forme et profitent bien de la météo très agréable du moment. Le soleil est généreux, les nuits sont assez douces (14°) et les journées tournent entre 27° et 30° ; un bel été sans la plage !

Inès nous a rapporté un nouveau jeu de l’école. En s’adressant à nous, elle nous demande de dire « pardon ». Nous nous exécutons et elle rétorque « dindon ». Il y a une variante avec « cochon »… Elle nous signale par ailleurs les rimes que nous pouvons faire au quotidien.

Quant à Léo, il traque l’emploi des différents temps (présent, futur, passé) et s’interroge quand une
histoire, racontée au présent, décrit un événement passé tout en évoquant le futur. Cela l’interroge fortement. Également, au détour d’une phrase, il nous signale que le mot que l’un ou l’autre vient de prononcer est un « nom commun ». Nous lui demandons comment sait-il cela, il nous répond immédiatement « c’est facile, il y a un déterminant ».

C’est actuellement la Semaine de la francophonie. C’est l’opportunité de rencontrer des écrivains, mais aussi de manger une bonne raclette organisée par l’ambassade de Suisse !

Côté loisirs, on est un peu au ralenti, si ce n’est ce dernier week-end. Lors du passage de Laetitia et Laurent, nous avionsdécouvert un lodge germano-éthiopien à moins de deux heures d’Addis-Abeba. Trouvant l’endroit plaisant, nous avons décidé d’y passer une nuit, en espérant croiser un gélada (espèce impressionnante de singe à longs poils). Nous prenons possession des lieux samedi en fin d’après-midi. La chambre est très spacieuse, très propre et confortable. La salle de bain est un exemple de sanitaires bien installés. Il y a même de l’eau chaude en abondance ! Tout cela est remarquable pour le pays.

Nous profitons de la vue depuis ce magnifique belvédère. Un gypaète barbu (grand vautour plutôt rare) nous fait une magnifique démonstration en vol.

Le soir venu, nous prenons notre dîner dans la salle à manger installée dans un grand toukoul circulaire. Au centre de la pièce trône un foyer où une flambée contribue à renforcer l’éclairage à la bougie. Ici aussi, les pannes de courant sont de mise. Le foyer n’a pas de conduit de cheminée. La fumée monte vers le toit et s’en échappe diffusément. C’est la technique locale pour éviter d’avoir des insectes dans ce type de couverture.

Le repas pris, nous sortons du restaurant sous une magnifique voûte céleste. Le ciel est limpide, il n’y a pas de lune, la Voie lactée est éblouissante. Mais alors, tout baigne ?

Nous prenons possession de nos chambres. La première surprise vient du bruit des camions qui descendent du plateau au frein moteur. Nous n’avions pas remarqué leur douce mélodie de jour. Dans le calme de la nuit, leur bruit est à la limite du supportable. Nous avons l’impression que chaque engin va finir sa course dans une chambre. Pour corser le tout, un couple a pris possession de la dernière des cinq chambres. Le problème est qu’ils ont décidé de repeupler l’Éthiopie de façon assez bruyante. On aurait dit Sally mangeant une pizza (cf. Quand Harry rencontre Sally).

Vers 21 h 00 le courant revient. C’est une TRES MAUVAISE nouvelle ! Nous sommes dans un lieu religieusement réputé. Dès 4 h 00 du matin, les églises ont commencé à diffuser leur douce mélopée proche des cris des martiens entendus dans le film Mars Attack. Voilà comment un chouette lieu devient un parfait endroit à fuir !

Nous rentrons le dimanche matin sur Addis-Abeba pour nous reposer un peu avant d’attaquer une nouvelle semaine. Nous avons du courant, mais plus d’eau.

Rendez-vous au prochain numéro !