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Lettre d’Ethiopie N61

Bonne année 2009 !

mardi 6 janvier 2009, par Webmestre

Bonne année ! Mais laquelle ? N’oublions pas que nous sommes dans un pays qui a une fête nationale, deux Noëls et trois Nouvel-an !

Pour couper un peu les congés, nous sommes partis nous mettre au vert une semaine. Nous n’avons pas cherché l’originalité et nous optons pour un parcours et des hôtels connus et appréciés.

Nous décollons le lundi 29 décembre pour Bishangari, sur les rives du lacs Langano. La saison sèche a largement simplifié le parcours, surtout sur la partie à parcourir sur la piste. Cela nous permet de mieux nous rendre compte de l’ampleur des obstacles que nous avions dû franchir lors de notre dernière visite d’octobre.

Nous prenons possession de notre bungalow, situé à l’extrémité de l’hôtel. Nous apprécions cette immersion plus profonde dans la nature luxuriante, mais pas franchement hospitalière, de l’établissement. À peine nos affaires sont-elles posées que les enfants ont enfilé leur maillot de bain pour se jeter dans l’eau maronnasse du lac. Ce n’est qu’au bout de deux heures de baignade qu’ils déclarent que l’eau est un peu fraîche à leur goût !

Hervé reprend ses bonnes habitudes. Armé de son appareil photo, il part à la chasse aux volatiles. La pêche est excellente et dès le premier jour, il peut photographier un beau perroquet vert à la tête jaune. L’animal est endémique. Il sera le premier d’une belle série ! En deux journées pleines sur place, il pourra observer et photographier une quarantaine d’espèces d’oiseaux. Du pélican au gymnogène, en passant par le jacana et autre calao, les cadeaux de la nature ont été fort nombreux.

Notre rythme quotidien est simple : petit déjeuner vers 8h, départ en balade dans le bush, repas, baignade, repas, dodo. Cela peut sembler monotone, et pourtant…

Le soir, avant de coucher, une question se pose : faut-il tuer ou expulser les araignées ? Aude et les enfants sont partisans de l’écrabouillage massif des arachnides ; Hervé est le défenseur de la solution de l’exil. Comme c’est lui qui doit assurer le service de l’immigration clandestine, de l’air et des frontières, il assure les opérations de retour au pays, dans la forêt.
Le matin nous partons nous promener. Nous démarrons notre périple par les chemins aménagés dans l’enceinte de l’hôtel. Quand nous évoquons le chemin, il faut comprendre : passage dans la forêt sauvage tropicale, ce qui se traduit par des surprises fréquentes et inattendues. Notre dernier séjour a été marqué du sceau de spiderman, avec des toiles et des araignées omniprésentes. Disons qu’elles aiment bien le lieu, elles prolongent leur séjour, mais là n’est pas la surprise. Pour débuter, au détour d’un chemin, Aude et Inès se sont retrouvées nez à nez avec un babouin. Le singe, surpris de la rencontre, a fait montre d’agressivité, commençant à avancer vers les filles. Elles ont fait machine arrière…

Au détour d’un chemin, Aude a aperçu un machin au raz du sol. Il semblait mesurer entre 1,5 et 2 m. Mais qu’est-ce donc ? Nous savons que de petits crocodiles traînent dans les parages. Nous suivons le chemin pour trouver la bestiole. Nous ne vous cachons pas que nous avançons très prudemment, en faisant le moins de bruit possible, à l’affût du moindre mouvement dans les feuillages. Peine perdue, le « machin » est parti.
Notre balade se poursuit, avec la prudence d’un docteur Jones dans un temple inconnu. Ici, tout est vrai et nous sommes très prudents quant aux toiles d’araignées. L’espèce qui squatte les bois peut se révéler dangereuse en cas de rencontre inopportune avec une femelle, celles qui ont leur gros ventre blanc. Mais quel plaisir de voir les colobes (singes noir et blanc à long poil) se mouvoir au-dessus de nos têtes. Ils sautent d’arbre en arbre avec une énergie peu commune.

C’est en poursuivant notre balade que nous croisons à nouveau le « machin mystère ». C’est un varan, de belle taille, qui se promène dans la fraîcheur du sous-bois. Renseignement pris, il y en aurait 4 ou 5 dans l’hôtel. Rien de bien méchant donc !

Les surprises sont aussi la nuit et au petit matin. Dans le calme très relatif de la forêt, qui point de vue sonore n’a pas grand-chose à envier aux boulevards de nos villes européennes, nous sommes souvent réveillés par le bruit des animaux. À l’aube, nous entendons comme une fuite d’eau dans la chambre. Nous allons dans la salle de bain : rien de spécial. Les enfants dorment à poing fermé, ils sont parfaitement silencieux. D’où vient ce mystère ? Hervé sort et voit, tranquillement installé, sur belle branche, des colobes. Une petite famille a élu domicile au-dessus de notre bungalow. Nous pensons qu’un des spécimens a pris notre résidence pour une sanisette !

De même, le soir du 31 décembre, nous nous sommes réservé une soirée champagne. Une fois le repas pris, nous avons couché les enfants et nous installons nos fauteuils sur la terrasse de la chambre. L’éclairage est assuré par une lampe au pétrole. La nuit est noire, la lune quasiment absente. Cette ambiance est on ne peut plus sobre, mais ce calme loin de la frénésie des traditionnels réveillons nous convient parfaitement. Alors que nous buvions du champagne « made in France » (rappelez-vous, l’an dernier nous trouvions du bon champagne pas trop cher sur Addis….) une bestiole d’une taille respectable nous frôle. Nous ne parvenons pas à la retrouver à la lueur de la lampe frontale. Pour nous rassurer, nous disons qu’il doit s’agir d’une mangouste.
Mais la plus grosse surprise est venue le dernier jour. Même si nous n’avons pas pu la voir, un hippopotame est venu, tôt le matin, se prélasser sur la plage, celle là même que les enfants affectionnent tant pour la baignade. Le personnel de l’hôtel a été le premier surpris par la visite du brouteur poids lourd. En passant, ce gros herbivore est capable de courir jusqu’à 30 km/h et n’est pas réputé pour sa finesse d’esprit ou son humour…

Le 1er janvier, nous levons le camp pour aller ne rien faire ailleurs. Nous prenons la direction d’Yrgalem.

Nous prenons notre déjeuner à Awassa. Rien de particulier à signaler si ce n’est une étrange méthode locale pour peindre les passages protégés pour les piétons. Ils peignent, d’un coup, l’ensemble des barres blanches, obstruant ainsi l’ensemble de la chaussée. Pour franchir l’obstacle, il faut passer par les bas côtés, et plonger la voiture dans un beau fossé. La sortie s’est faite sur 3 roues, une patte en l’air ! Quand on vous dit qu’un 4x4 est très utile par ici !

La fin des vacances est marquée par le rituel balades, oiseaux, hyènes café. Le lodge est toujours aussi confortable et accueillant. Hervé a repéré et photographié de nouveaux oiseaux : coucou, barbican bidenté et tourterelle masquée.

Et voilà , l’heure du retour sur Addis a sonné. La route n’a pas posé de problème autre que le n’importe quoi habituel.

La seule petite fausse note des vacances a été au moment de refaire le plein de gazole. Dans un réservoir qui contient 90 litres, avec une consommation moyenne de 9l/100km, un parcours de 440 km et une jauge qui indique un réservoir plus qu’à moitié plein, le pompiste a réussi à faire entrer 60l…. Cherchez l’arnaque ! Il faudra en parler aux responsables locaux de la compagnie d’hydrocarbure !

Voilà un petit résumé de nos vacances hors d’Addis-Abeba. Aude fait ses bagages pour quelques jours au froid à Paris.

Les enfants et Hervé gardent la maison et profitent des derniers jours de repos. Le travail reprendra le lundi 12 au matin.

BONNE ANNEE 2009 !

........@suivre...


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