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LETTRE 79 : SPECIAL KENYA

dimanche 9 mai 2010, par Webmestre

SPÉCIAL KENYA.....

Nous sommes de retour après 8 jours passés au Kenya. Avant toutes choses, le quotidien est fidèle à lui-même sur Addis-Abeba. Les coupures de courant sont régulières et l’approche des élections multiplie les passages de camions portant sono et groupe électrogénérateur pour vanter les mérites de tel ou tel parti.

Donc, nous sommes partis 8 jours pour changer d’air 1 400 km et 2 heures d’avion plus au sud.

Dès notre arrivée, avec 30 minutes de retard - donc à l’heure -, notre choc est grand. L’espace dédié aux formalités d’entrée dans le pays est accueillant, les personnels des services des visas et des douanes donnent une première image très positive du pays. Les formalités pliées en moins de 10 minutes, nous sommes dans le hall d’arrivée, notre contact de l’agence qui a organisé le voyage est là. Souriant, prévenant, il s’enquiert de notre état et nous conduit au restaurant où nous avons rendez-vous avec les responsables de l’agence de voyages. En chemin, nous sommes très étonnés par le caractère moderne de la capitale Nairobi : la modernité avec ses avantages et ses inconvénients. Pour la petite histoire, dès le premier rond-point à la sortie de l’aéroport, on peut apercevoir des girafes dans la plaine, c’est sympa.

Le parc automobile est tout ce qu’il y a de plus récent. Le problème majeur est les encombrements sur la route. Nairobi n’est qu’un immense bouchon, plutôt bon enfant, sans énervement. Les vendeurs en profitent pour vendre divers fruits frais ou secs et autres petites prestations. Sur la route, les Kenyans sont quand même dangereux en ne roulant qu’à gauche et en doublant à droite, sans vous parler des carrefours pris à l’envers ! Enfin, nous nous en sommes sortis vivants…

L’économie du pays trouve son écho dans les panneaux publicitaires. C’est que nous ne sommes plus habitués ! Cela fait drôle de voir d’immenses publicités pour l’opérateur « Orange » : oui, le même que chez nous !
Le revers de la médaille de cette ville est son insécurité. Rien de visible au premier regard, mais en cherchant un tout petit peu, on remarque les barreaux aux fenêtres, les clôtures électrifiées, les 4x4 des entreprises de gardiennage à chaque coin de rue, bref, tout un système d’autodéfense qui nous est peu familier. Ce dispositif est identique sur Mombasa, ville qui clôturera notre séjour.

Notre première surprise de taille est la qualité du service rendu aux touristes. Notre voyage n’est pas bon marché, certes, mais quel accueil ! À peine sortis de l’avion, on nous offre des petits cadeaux de bienvenue. Nous filons dans un hôtel où les responsables de l’agence nous donnent rendez-vous. Le repas, pris dans un très bel établissement nous est offert. La cuisine est fine, le personnel très efficace et prévenant. Sortant d’Éthiopie le choc est réel ! Tout notre séjour sera marqué par l’immense professionnalisme des acteurs des différentes prestations. Le repas pris nous filons à l’hôtel. Vous savez quoi ? À la réception, ils ne sont pas étonnés de notre arrivée, les papiers et clefs sont prêts et le tout avec le sourire. Nous n’avons même pas besoin de remplir la fiche d’hôtel, la réception s’en charge. Le niveau de l’établissement vaut largement un très bon 3-étoiles en France. Cet établissement, loin d’être le meilleur de la ville, dépasse déjà les meilleurs établissements éthiopiens. Cette qualité nous suivra jusqu’à la fin de notre séjour, y compris à l’aéroport de Mombasa.

Le diner est pris au Carnivore et nous dégustons de l’autruche, du bœuf, du porc (en réalité du phacochère) et du crocodile. Le restaurant est aussi efficace qu’un Buffalo grill ou une Entrecôte. Nous hallucinons !
Au petit matin notre chauffeur vient nous chercher à 7 h 30. C’est un homme d’une extrême amabilité, excellent conducteur et qui a une connaissance fine des bestioles. Notre embarquons dans un Toyota, transformé localement pour les safaris, en direction du parc Ambosseli. Le long de l’axe qui relie la capitale à l’océan Indien, nous croisons et doublons un flot ininterrompu de camions. Ils ravitaillent le pays, le Burundi, l’Ouganda, le Rwanda et plus marginalement le Soudan. Pour l’Éthiopie, il n’y a pas de route qui permette le trafic fret par la route. Les paysages sont dominés par de la savane et nous voyons régulièrement des girafes, des zèbres et des gazelles.
Nous arrivons vers 11 h 30 dans le parc Ambosseli. C’est une vaste plaine avec quelques points d’eau. La principale attraction de la zone est les éléphants, en nombre important. Nous en croiserons plusieurs centaines. Contrairement à l’Éthiopie, les troupeaux domestiques ne pénètrent pas dans le parc et ne perturbent pas la vie sauvage. Les lodges sont clos par un fil électrifié. Sans cette protection, les éléphants entrent et aplatissent le tout. Un établissement jouxtant le nôtre n’avait pris cette précaution, c’est un champ de désolation, même les arbres ont été déracinés.

Le rituel d’arrivée dans les lodges est identique partout : Jambo, serviette fraîche à l’eucalyptus et jus de fruit. Les établissements sont d’une extrême propreté, la décoration est toujours de bon goût, le personnel très dévoué. Cela nous change !

Nos 5 jours de safari sont organisés par un lever à 6 h, départ pour un premier tour à 6 h 30, petit déjeuner à 9 h 30 (ou directement à 6 h 30 quand le départ est pour 7 h). Notre guide met tout en œuvre pour nous permettre de voir un maximum d’animaux. Léo tient les comptes et a dénombré un peu moins de 30 espèces de mammifères en 5 jours dans les parcs.

Malgré tous les reportages vus à la télévision, la « wildlife » tient toutes ses promesses. La nature est sublime et quand, on quittant le parc Ambosseli, le Kilimandjaro est sorti des nuages, l’ensemble devenait magique. Notre imaginaire trouvait sa concrétisation dans ce paysage.

Deux nuits plus tard, nous mettons le cap sur le parc Tsavo West. Ce lieu est marqué par beaucoup de verdure, des volcans et de la forêt. De ce côté-là, ce sont les girafes, les zèbres, les bubales, les oryx, les gazelles de Grant, les gazelles de Thomson, les impalas, etc. qui nous accompagnent. Nous avons même eu droit à un passager non désirable : la mouche tse-tse (tsetse flies). Le combat dans la voiture a été homérique et personne n’a été piqué ! Notre piste a croisé une superbe et immense coulée de lave dont le noir contraste avec le vert éclatant de la végétation. Nous avons fait halte à une source parfaitement limpide. Cette eau est captée et descend par pipeline jusqu’à Mombasa. Comble du luxe, les services du parc ont organisé un point d’observation sous-marin qui permet d’admirer poissons, hippos et crocos. Nous avons dû nous contenter des poissons, au plus grand amusement des enfants.

L’agence nous a réservé un lodge de très bonne tenue. Il est situé dans la maison de Denys Finch Hatton (personnage joué par Robert Redford dans Out of Africa). Le choc est total. Le raffinement du lieu est incroyable. Nous sommes au milieu de nulle part, à plus de 6 heures de route des grandes villes et le niveau de l’établissement est celui d’un 4-étoiles en France. Tout est là, au milieu d’une nature sauvage à souhait. La mare qui jouxte la terrasse est le terrain de jeu d’une bonne dizaine d’hippos et des crocos. Les chambres sont dans des tentes, couvertes d’abris en bois sur pilotis. Tentes… Disons plutôt des chambres en toile. Il ne manque rien. Elles surplombent la rivière. C’est délicieusement doux et sauvage. Passé 19 h, il faut être accompagné d’un garde armé. Le lodge n’a pas de clôtures et les lions ne sont pas loin, ni les crocos. Tout cela n’est rien à côté des repas, genre une étoile au guide Michelin. Le service est sans faute, stylé et efficace. Dans l’assiette, les papilles sont à la fête. Léo a bien apprécié l’argenterie et Inès est sous le charme de la musique d’ambiance, du Mozart (elle n’écoute plus que cela dans l’avion…). Et je n’entre pas dans le détail du choix des whiskies, du petit déjeuner, des fleurs affichant Karibu (bienvenue) sur le lit, le WIFI, etc. Le patron, un anglais classe et décontracté nous fait une visite du ciel avec pour nous une première : la croix du Sud. Si je vous dis qu’au petit matin le Kilimandjaro surplombe l’étang, vous comprendrez que ce lieu est difficile à quitter !

Nous poursuivons l’exploration du parc en versant sur le côté Est. Cette partie est réputée pour ses éléphants rouges et ses lions mangeurs d’hommes. L’histoire raconte que pour la construction d’un pont de chemin de fer, deux lions se sont délectés de 140 ouvriers indiens !

Il n’empêche, nous avons pu observer de nombreux éléphants couverts de terre rouge et six lions nous ont fait l’amitié de pointer leur nez non loin de notre lodge du jour. Le félin est très impressionnant par sa taille. Encore plus troublant, la vitesse à laquelle il disparait dans la savane. Une belle lionne a ainsi quitté notre vue en moins de quinze secondes. Elle-même étant à une cinquantaine de mètres de notre voiture. Autant vous dire que si nous la voyions plus, elle savait très bien où nous trouver !

Au cinquième jour des vacances, nous quittons la savane pour mettre le cap sur la côte. Mombasa est un port. Le flux permanent de camions chargés de containers est très impressionnant. Hormis un bref passage dans un hypermarché, où nous trouvons de tout (on a perdu l’habitude) nous regagnons notre hôtel. C’est avec un peu de honte que nous restons hermétiques à toute velléité de visite et de découverte du coin. Notre hôtel au bord de l’océan Indien a le malheur de disposer de pas moins de quatre piscines ! Une est dédiée aux adultes avec son bar, une est assez profonde pour le calme, une de trois mètres de fonds pour les plongeons et une dernière, d’un mètre de profondeur avec un superbe toboggan pour les enfants. En deux jours et demi, ils passeront plus de quatorze heures à barboter ! Il va sans dire qu’ils dormaient bien. Malgré la saison des pluies, nous avons bien profité du lieu et de son restaurant de « sea food » qui mitonnait des produits d’une grande fraicheur avec subtilité.

L’heure du retour sur Addis-Abeba sonne. Les formalités aéroportuaires sont pliées rapidement avec le sourire des personnels. Notre vol de retour a slalomé entre les perturbations et c’est avec quinze minutes d’avance que notre appareil a rejoint l’Éthiopie.

Voilà ce que nous appelons des vacances réussies !

La réalité locale a vite repris le dessus. Le dimanche de notre retour, nous subissons une belle coupure d’eau et le lundi est marqué par une coupure de plus de quatorze heures. Le temps est gris et un peu triste.

Mercredi 5 mai, l’anniversaire de Léo-Paul s’est bien passé avec pour thème les robots.

Le temps va vite passer jusqu’à notre retour en France pour les vacances… et c’est tant mieux !

@ suivre !


Voir en ligne : Album photo des vacances