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LETTRE 78 : Tous à l’hôtel !

lundi 1er mars 2010, par Webmestre

Commençons par le quotidien. Le barrage qui devait assurer la fourniture électrique du pays a quelques soucis. Un tunnel d’alimentation des turbines s’est effondré. Sans parier sur l’avenir, on peut imaginer raisonnablement que nos coupures de courant vont perdurer.

Une excellente nouvelle est venue avant les vacances. Sur les conseils d’un homme riche en ressources de qualité, nous avons confié la voiture à un nouveau mécanicien. Les symptômes étaient une fumée bleue et des ratatouillages à froid au démarrage associé à un manque de puissance et une propension à ne pas répondre immédiatement à la demande d’accélération. Cela fait plus de 2 ans que cela dure. Le nouveau mécano prend la voiture et 48 heures plus tard, dans les délais, nous rend l’engin. Un injecteur neuf, la pompe à gasoil réglée, quelques filtres neufs et hop ; elle tourne comme une horloge, enfin !

Le thème du jour est l’hôtellerie en Éthiopie. Il faut bien en convenir, il y a une belle marge de progrès.

Pour débuter, nous avons programmé un petit aller-retour sur Walisso. Un lodge de bonne réputation permet de passer la nuit, sa piscine est alimentée par des sources d’eau chaude. Le parc est connu pour ses animaux. Globalement, l’établissement répond à sa réputation. La piscine est plutôt chouette, les enfants y passer de belles heures de baignade dans une eau à plus de 30°. Pour les animaux, le jardin du lodge accueille des singes, des oiseaux, des damans. Cette dernière bestiole ressemble à une marmotte, avec un joli poil laineux. Il vit dans les arbres et génétiquement, son plus proche cousin est… l’éléphant ! À voir ce petit mammifère, on n’imagine pas vraiment sa parenté avec le pachyderme.

Passons côté chambre. L’hôtel offre une vingtaine de petites maisons, chacune reprenant le style d’une région d’Éthiopie. La salle de bain est spacieuse et fonctionnelle. L’eau de source, chaude, garantit de bonnes et longues douches. C’est rare par ici et nous savourons.

Là où les choses se compliquent, c’est au niveau de l’accueil. Aude a réservé 2 chambres : une « family » pour quatre et une « single » pour une personne (une amie nous accompagne). Arrivée à la réception, Aude rappelle le nom qui a servi à la réservation. L’opératrice ouvre des grands yeux et fouille dans son registre. Il y a toujours un grand moment de doute, de vide et de perplexité dans le regard des réceptionnistes. Cela ne nous rassure jamais. Le nom est retrouvé. On nous propose une chambre pour cinq. Aude refuse et précise à nouveau notre commande. L’hôtelière propose à nouveau la chambre pour cinq. Nouveau refus et Aude obtient satisfaction. Nous regagnons nos deux chambres. En les découvrant, la chambre pour une personne contient deux lits doubles et la chambre dite pour cinq a trois lits et deux serviettes. Heureusement qu’Aude a bien précisé les choses à la commande. Pour ce qui de la restauration, mieux vaut ne pas y aller pour se régaler. Les saucisses du matin ont un goût de javel, la confiture d’un rouge fluorescent éclatant contient du sucre, des machins chimiques et pas fruit, comme le jus du matin à base de poudre. Aude demande des œufs frits. Elle essuie d’abord un refus puis un serveur lui en propose moyennant un supplément. Elle accepte. Sans entrer dans les détails, ils n’étaient pas donnés !

Soyons positifs, le lieu n’est pas mal, et les enfants s’y amusent bien. Rien que pour cela, nous y ferons certainement un nouveau séjour.
Pour les vacances, nous avons réservé du côté d’Arba Minch. Au moment de payer, les chambres demandées ne sont plus disponibles et on nous propose de changer d’établissement. C’est non, fini de s’arranger. On annule le tour dans cette zone.

Pour la suite, notre programme passe par Awash, Yrgalem et Langano. Pour les deux premières étapes, nous connaissons les établissements. Pour la troisième, notre hôtel favori est semble-t-il plein et il nous faut nous rabattre sur un établissement à proximité.

Côté Awash, pas de surprise. Le poulailler qui sert de lodge est fidèle à lui même. Le peu d’eau et l’électricité sont disponibles de 18h à 22h. Là aussi, nous avions réservé une « family ». Au bureau d’Addis-Abeba qui permet de payer et réserver, on nous garantit une chambre avec un couchage pour quatre personnes. À l’arrivée, un couchage pour trois nous attend. Nous demandons un nouveau lit : il est installé pile derrière la porte ! Il n’est pas impossible que notre lassitude et notre ton aient activé l’opération. Cela devient lassant. Côté parc, nous avons découvert, faute de félin, des cobes (antilope à long poil qui ressemble à un lama) et des gangas de Liechtenstein (pigeon aux couleurs sable). Aude - honte à nous - s’est permis de confondre une tortue avec un banc public ! L’animal a eu beau exprimer sa réprobation à travers des “ffffff”, rien à faire, Aude ne bougeait en profitant de l’ombre de l’arbre. Nous avons mal dormi et il n’a pas été difficile d’être opérationnel à 6h pour un tour dans le parc.

Après la visite matinale, nous remettons le cap sur Addis, pour une bonne douche. La circulation sur la route est de pire en pire. En plus des taxis et camions, les voitures particulières font leur apparition. Les imprudences et comportements irresponsables se multiplient. Entre les dépassements sans visibilité, les coups de frein au moindre quelque chose sur la route, les camions qui restent à gauche, les quatre-vingts kilomètres avant d’entrer dans Addis sont épuisants. Mieux vaut avoir un 4x4 pour la visibilité, les dépassements sur les accotements, aussi bien à droite qu’à gauche. Autant vous dire que dès que nous arrivons, le "ouf" de soulagement est collectif !
Pour la suite, notre passage à Aregash Lodge est un vrai bonheur. Nous partons à 6h du matin pour éviter d’avoir trop de circulation. Un départ plus tôt, de nuit, est déconseillé tant les obstacles sans signalisation sont nombreux. En route, un beau chacal nous est passé sous le nez. Une fois sur place, nous prenons nos quartiers et nous ne faisons plus rien. La table est un vrai bonheur. Le cadre paradisiaque. Les petites balades dans les bois réservent leur lot de petites bestioles. Les trois nuits et trois jours passent vite.

Les bonnes choses ont une fin et nous mettons le cap vers un nouveau lodge et là, c’est la très mauvaise pioche. Nous aurions dû nous douter qu’un hôtel avec de la place en week-end, quand les bonnes adresses affichent complet, est suspect. Un nom à retenir et à éviter : Wenney lodge. L’établissement se veut ecolodge et demande 120 USD pour pouvoir disposer d’une chambre double. À ce prix, vous avez de l’eau froide boueuse du lac (la notice de l’hôtel explique que c’est pour le bien de la peau !), des serviettes trouées et pas très nettes, un lavabo d’une couleur douteuse, de l’électricité entre 19h et 22h et pas d’eau dans les toilettes. Pour l’eau chaude, on nous explique qu’il fait chaud, qu’il n’y en a pas besoin et qu’on peut se baigner dans le lac (où vivent les hippos !) Je passe les explications à l’accueil pour avoir le nombre de chambres inscrit sur le bon de réservation. L’hôtesse d’accueil nous demande un stylo pour compléter la fiche. Aude refuse, charge à eux de trouver un outil pour écrire. Nous n’avons pas complété la fiche. Pour la nuit, les chambres sont gardées. Passé 22h, nous sommes réveillés par les ronflements du vigile qui a pris place sur la terrasse de la chambre. La notice de l’établissement vante le caractère naturel de la construction.

Entendons-nous bien, il s’agit d’une vague structure en bois et en métal recouverte de planches et rondins mal dégrossis. Des bâches en plastique et de la tôle ondulée assurent l’étanchéité. Au moment du petit déjeuner, nous commandons un jus de fruit. Il est en poudre, c’est plus écolo que les fruits frais ! Quant au lait chaud pour le chocolat de Léo, nous l’attendons toujours. Malgré cela, le personnel fait ce qu’il peut. Sans formation, sans réelle direction et certainement sans moyens, c’est bien difficile de maintenir le bateau à flot. Il est bien loin notre lodge favori, géographiquement tout près ! Nous sommes au degré zéro de l’établissement touristique, au firmament du l’arnaque. La facture est 3,5 fois plus élevée qu’à Aregash Lodge ! Nous allons soigner la publicité pour cet établissement ! Nous avions prévu d’y passer deux nuits, une seule suffira. Nous préférons perdre l’argent versé pour la seconde nuit et rentrer sur Addis-Abeba. La bonne surprise du retour fut une nouvelle route qui permet de contourner, en venant du sud, l’horrible tronçon arrivant de Djibouti.

Et voilà, les vacances se terminent en douceur, par une bonne fondue bourguignonne ponctuée de deux golfs pour Hervé.
Pour Pâques, nous envisageons de faire un saut au Kenya… pour changer d’air !

À suivre !


Voir en ligne : Album photo des vacances