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En escale en France et en balade ailleurs

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LETTRE 73 : AWASH

mardi 29 septembre 2009, par Webmestre

Avant d’aborder notre virée du week-end, un point rapide sur le quotidien. Disons le tout net, nous sommes chanceux, et nous espérons que cela va durer. Depuis le 11 septembre, notre quartier échappe au rationnement électrique. Alors que nombre de connaissances vivent toujours au rythme des coupures, nous savourons au quotidien la magie de l’interrupteur qui sert à quelque chose.

Le week-end dernier, nous avons fait un petit tour dans les environs d’Addis. Nous avons fait découvrir à des copains l’église d’Adadi Mariam et le site de Melka Kuture. C’est toujours sympa.

À l’école, tout va bien pour Léo. Inès a un peu plus de mal à amorcer la pompe. Le cap du CP n’est pas évident et il nous tarde que le déclic se passe pour la lecture. Au moment des devoirs, elle nous fait un festival de grimaces. Patience…

Le boulot, c’est bien, mais prendre l’air, c’est mieux ! Nous avons mis le cap, avec des copains, sur l’ « Awash National Park ». Samedi matin, le départ est donné à 7 h 00. Nous avons un peu moins de 200 km à parcourir pour entrer dans le parc. La sortie d’Addis-Abeba est toujours aussi plaisante. Le n’importe quoi se mélange à l’improbable à coups de 4x4, mini bus et camions en direction de Djibouti. Nous connaissons les règles du jeu. Le Code de la route est purement indicatif et nous naviguons à vue dans le capharnaüm. Heureusement que les diesels poussifs rendent les mouvements plus lents.

L’objectif du week-end est de tester un nouvel hôtel installé dans le parc est de profiter d’être au cœur du site pour voir davantage d’animaux. Nous espérons rencontrer des babouins anubis et hamadryas, des vervets, des oryx, des koudous, des phacochères, des dik-diks, des gazelles et des crocos (plus plein d’oiseaux). Hervé nourrit un secret espoir de voir un chacal au petit matin.

Son rêve est vite exaucé ! Sur la route, nous évitons un magnifique chacal… écrasé. Hervé précise que son rêve est de voir un chacal en 3 dimensions et vivant.

En moins de 3 h 15, nous descendons dans la vallée du Rift. Nous quittons les champs de tef pour des paysages plus arides et volcaniques. Nous imaginons sans peine qu’elles ont pu être les visions des différents explorateurs. Outre la route, la ligne haute tension et quelques relais, nous évoluons dans un décor intact. La route descend. Nous perdons 1 500 mètres depuis Addis-Abeba. La température monte pour atteindre les 35° à l’abri. Nous nous acquittons des droits d’entrée dans le parc et nous sommes dispensés de scout. C’est notre 4e visite et Hervé commence à bien mémoriser la topographie du lieu et des pistes.

Notre parcours débute par la recherche des oryx. Les herbivores sont au rendez-vous. Ils sont accompagnés par des outardes d’Arabie, gazelles soemering et serpentaire. Le pique-nique est traditionnellement pris au bord de l’Awash. Léo repère un beau varan. Les vervets, par les victuailles attirés, rappliquent dare-dare. Nous sommes déçus, pas de crocodile à première vue. C’est Léo qui repéra deux beaux spécimens ; un jeune qui se campe sur une branche et un plus imposant qui se confond au milieu des cailloux de la grève. C’est vraiment le genre de bestiole auprès de laquelle on peut passer à moins de deux mètres sans la voir !

La visite se poursuit par le belvédère au-dessus de la rivière avec ses troupeaux qui viennent y boire.
En fin d’après-midi, nous rejoignons le lodge, non sans rendre visite aux cascades. Les eaux tumultueuses regorgent de poissons et les crocodiles en profitent pour chasser.

Nous gagnons le lodge flambant neuf. Il est magnifiquement situé et il offre une vue plongeante sur les chutes. Le problème vient de l’architecte. Il doit être expert en construction de poulailler, mais pour ce qui est d’un hôtel… L’eau et l’électricité sont disponibles, en petite quantité, à partie de 18 h. La douche est pavée de cailloux qui imposent le port de claquettes au risque de voir ses pieds transpercés. Une fois le robinet ouvert, l’eau passe partout sauf par le pommeau de la douche. Du coup, Aude a joué au plombier et démonté le mécanisme. Heureusement, que la lumière n’est pas trop vive, cela évite de voir la couleur de l’eau. Les repas sont bons, bien que l’écart entre la commande et la livraison laisse songeur. En résumé, c’est une étape pratique qui a le mérite d’être admirablement bien placée. Le soir venu, nous avons droit à un spectacle local, au bénéfice des tribus voisines. Il faut aimer le style, un brin répétitif, mais c’est joyeux et sympathique. Avant de rejoindre notre lit, un responsable de l’hôtel nous interroge sur notre programme du lendemain. Il nous propose d’explorer le nord du parc ! Il évoque la possibilité d’y voir des lions… Voilà une idée bien séduisante !

La nuit s’est plutôt bien passée. Le réveil est calé pour 5 h 45. À 6 h, embarquement pour l’aventure ! Nous partons pour 80 km de piste à la découverte d’on ne sait trop quoi finalement. Pour les lions, nous sommes sans grandes illusions. Ils ne seront pas au rendez-vous. Par contre, un beau chacal nous barre la piste ! Les phacochères nous escortent, quelques rares koudous jouent à cache-cache. Les outardes sont de la partie et en arrivant au bout du chemin, des gangas batifolent dans la poussière et une belle colonie d’hamadryas rejoint son perchoir sur les falaises. Le tour vaut la peine de se lever tôt. Les paysages sont vallonnés, la forêt d’acacias est préservée. La piste se termine par une étendue verte et plane. De drôles de palmiers délimitent la zone. La surprise vient des sources. Une eau limpide et chaude jaillit dans un environnement qui pourrait ressembler à un petit coin de paradis. C’est sûr, nous reviendrons par là-bas, en prenant davantage notre temps. Qui est tenté par la balade ?

De retour sur Addis-Abeba, nous préparons nos prochaines vacances et nous nous promettons de refaire un tour dans le secteur avant les congés de décembre !


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