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En escale en France et en balade ailleurs

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Lettre d’Ethiopie N 29

samedi 1er décembre 2007, par Webmestre

Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas.
Après plus de 2 mois passés sans voiture, nous savourons le bonheur de nous déplacer en toute indépendance. Plus d’attente du taxi, plus de peur d’être dans une voiture approximative, plus de négociation... Enfin presque !

Pour partager la voiture en fonction des horaires de chacun et pour faciliter la tâche à Aude, nous avons opté pour un chauffeur. Le premier candidat a eu rendez-vous lundi au lycée à 8h. Pour information, il nous demande moins de 5 euros par jour de salaire. Nous fixons un tarif légèrement au dessus pour une semaine de travail.

A l’usage, ce n’est pas le candidat idéal. Nous avons pris contact avec un nouveau candidat, on verra bien. Notre objectif est d’avoir une personne qui parle bien l’anglais (tant pis pour le français), qui conduise bien avec un minimum de connaissances en mécanique et qui ait une assez bonne connaissance du pays. Va-t-on y arriver ? Le suspens continue.

Lundi, rien de particulier et la journée est ordinaire. Mardi, des élèves du lycée ont pris le fameux train qui va d’Addis-Abeba à Djibouti. Compte tenu de la vitesse du train et de la distance d’un millier de kilomètres pour aboutir à la fin de la ligne, le groupe n’a fait qu’un aller-retour sur 70 km. A votre avis, combien de temps faut-il pour parcourir les 140 km ? La réponse : 7 heures environ. Le trajet du retour est un peu plus lent, car le tracé est en montée.

La rame est en bel état, du moins pour la peinture extérieure. C’est un autorail Billard de 1964, fabriqué à Tours. Le moteur est un MGO, le tout roule sur voie métrique. La vitesse de pointe est de 65 km/h. Le manque d’entretien de la voie oblige les cheminots à ne pas dépasser cette vitesse. Par endroits, quand le train transverse Addis-Abeba, les roues ne touchent plus le rail. Une couche de terre recouvre la voie et le train est secoué lors de ces passages hors piste. La population locale envahit de plus en plus les abords de la voie et le train peine à se frayer un chemin au milieu des troupeaux et marchands divers.

Pour les courageux, il est possible d’aller jusqu’à Djibouti, moyennant un changement à Harar. Il ne faut pas être pressé et aimer l’aventure. De notre côté, nous tenterons certainement un petit voyage en train, avec descente à la première gare. Le chauffeur nous y attendra avec la voiture et en cas de panne du train, il pourra nous récupérer sur le parcours.
Pour la petite histoire, ce train a été mis en oeuvre par des Français. Quelques vestiges illustrent ce passé : indications en français et cheminots francophones. Mais c’est la fin d’une époque et l’avenir n’est pas assuré pour ce service ferroviaire.

Revenons à la petite famille...

Mercredi, Hervé est invité à une soirée dédiée à la francophonie. Quel bonheur de participer à des manifestations sans discours ni protocole pesant ! En attendant, il prend de très mauvaises habitudes : hôtel de luxe, une main à droite et un plateau de boissons est présenté ; une main à gauche et les petits fours arrivent au galop. L’ambiance est cosmopolite. Les salutations à l’un ou l’autre des ambassadeurs sont un véritable cours de géographie. Au passage, cela permet de découvrir quelques tenues traditionnelles absolument superbes tout comme certaines épouses à classer au rayon des top-models. Et dire qu’Hervé a des primes pour affronter un environnement aussi difficile...

Au menu de la semaine prochaine : Beaujolais nouveau au Sheraton. C’est LA soirée de l’année à ne pas manquer ! Aude sera de la partie, elle a aussi son carton.

Jeudi matin, Hervé ne se sent pas très bien. La “foire du trône” ouvre de nouveau ses portes. Léo suivra très vite, mais avec un violent vomissement. Aude attendra samedi pour y passer et rester clouée au lit.
Voilà un petit résumé de la semaine.

A suivre.....