Accueil > Lettres d’Ethiopie > Saison 1 > Lettre d’Ethiopie numéro 45
Lettre d’Ethiopie numéro 45
La lettre 45 est à télécharger au format PDF. D’Addis-Abeba à Turmi, en passant par Jinka, Arba-Minch et le lac Langano, retrouvez les aventures de la famille en Ethiopie.
dimanche 4 mai 2008, par
TELECHARGEZ EN BAS DE PAGE LA LETTRE 45
Document à télécharger librement.
version texte
Vendredi 18 avril, Jo et Simone arrivent à Addis-Abeba pour deux semaines de vacances. Le vol s’est bien passé malgré un avion pas vraiment adapté au vol long-courrier (Boeing 737).
La journée a été tranquille, nous sommes restés à Addis-Abeba, histoire de récupérer du voyage.
Samedi 19 avril, jour J pour la grande balade dans le sud éthiopien. La matinée a débuté par un tour sur le marché des ONG. On y trouve différentes productions d’associations locales. Nous y faisons le stock de viande de bœuf séchée.
Le départ est pour 13 h 00. Estifanos, notre chauffeur, est ponctuel. Pour cette virée, nous voyagerons en Land cruiser de base, avec pare choc renforcé et treuil. Nous sommes mis dans l’ambiance !
La voiture est copieusement chargée avec le matériel de camping, nos sacs et de quoi tenir en eau et nourriture pendant 4 jours. Il y en a partout et le toit est lui aussi chargé.
Notre première étape est Shashemene. Rien de particulier à signaler. Nous sommes encore au cœur de la civilisation. Le dimanche, nous prenons la route pour Arba-Minch à 7 h 30. La « super » route est avalée en 5 h 30 (cf. lettre 40). Ce 4x4 se défend mieux dans la route défoncée que notre précédent minibus. Pour vous donner une idée de son état : notre voiture s’est arrêtée brusquement pour cause de cosses de la batterie débranchées par les chocs. Cela a été l’occasion d’étrenner le superbe outil multifonction que Franck avait offert à Hervé (la caisse à outils complète était dans le coffre tout de même). Arrivés sur Arba-Minch, Estifanos a bien fait les choses. Il nous a réservé une table dans un restaurant dont le poisson est la spécialité. Une fois installés, nous voyons arriver un magnifique tilapia grillé. Il est présenté verticalement et chacun se sert directement sur la bête. C’est absolument délicieux !
Notre repas pris, nous partons vers le « port » pour un tour sur le lac à la recherche des crocodiles et des hippopotames. Nous embarquons. Le temps est à l’orage et du clapot accompagne notre croisière. Le bateau à fond plat est un peu secoué. Léo, déjà patraque à table, ne se sent pas au mieux de sa forme. Peu de temps après le départ, il se videra, les fesses par-dessus bord pour débuter et la tête par la suite. Visiblement, ce n’est pas le plat préféré des crocodiles. Notre tour se poursuit par la visite d’une crique, véritable repère pour pélicans. Le capitaine de la barque prend son temps, semble un peu embêté, et lance quelques regards inquiets à son compagnon de bord. Et pour cause, notre moteur est en panne et nous n’avons pas de rames. Si les crocodiles sont impressionnants, mais inoffensifs tant que nous restons dans l’embarcation, les hippopotames représentent eux un réel danger. Finalement, une solution de fortune est trouvée pour assurer le retour. Le moteur se remet à fonctionner, mais en marche arrière uniquement. Le retour a été long et la vision du port d’attache a soulagé les passagers et l’équipage. Nous négocierons le prix de la balade, faute d’un parcours complet. Durant le périple, nous découvrons un paysage bien différent de celui de février : les récentes pluies ont fait verdir le pays, fleurir les acacias. C’est superbe.
Lundi matin, nous prenons notre temps. Sur le coup des 10 h, nous montons au village de Dorzé pour découvrir l’architecture locale et en profitons pour visiter le marché. Nous parvenir au village, nous montons à 2400 m. La fraîcheur contraste avec la chaleur de la plaine. Nous croisons en chemin de nombreuses femmes chargées, tant à l’aller qu’au retour. C’est le ballet des jours de marché. Ce dernier est haut en couleur. La spécialité locale est le tissage du coton. Le marché regorge de vendeurs de fleurs de coton, de fils prêt à l’emploi et d’étoffes. Au détour des étalages, nous découvrons un regroupement d’hommes et de femmes autour de pipes à eau. Ils se retrouvent là pour fumer un drôle de tabac peu engageant. En sentant la substance qui tient plus de la bouse de vache que de la feuille séchée, notre moue a bien fait rire les consommateurs !
Notre chauffeur nous trouve de bonnes pommes. Elles nous accompagneront dans la forêt, plus tard.
De retour dans la plaine, nous visitons la ferme aux crocodiles. Les éleveurs prélèvent des œufs autour du lac et accompagnent la croissance du saurien jusqu’à ses 7 ans… Après quoi, direction le maroquinier.
Pour finir la journée, nous partons découvrir une source au cœur de la forêt. L’eau qui jaillit de terre est d’une limpidité étonnante. Le gardien prend une feuille qui ressemble à celle d’un arum et la transforme en verre. Cette eau dans le végétal est troublante de pureté. Dans le doute, nous ne la goûtons pas quand même ! Sur le retour, nous croisons une famille de phacochères qui broutent tranquillement. Peu farouches, ils sont faciles à photographier.
Mardi matin, nous partons pour Konso. La petite ville est à 90 km. Le chemin est parcouru en partie sur piste et sur route en très bon état. Nous longeons de vastes étendues de plantations et nous croisons de nombreux troupeaux. Si quelques ponts permettent de traverser les rivières à sec, nous devons souvent plonger dans le lit de ces dernières. Un camion Isuzu, un peu pressé, tente un passage en force. Il restera coincé, embourbé dans le lit boueux. Au passage, un voyageur est projeté de la benne et finira dans un bon bain de glaise toute fraîche !
Notre programme de visite du jour passe par « New York Konso » et une nuit chez le roi Konso. Avant d’attaquer, nous prenons un plat de pâtes dans le « super » restaurant du lieu. « Super » signifie que nous ne sommes pas malades en sortant. Nous y croisons des Italiens qui partent explorer le parc Mago. Nous apprendrons quelques jours plus tard qu’ils sont en perdition dans le parc et attendent le secours pour extraire leur voiture d’un très mauvais pas. Nous comprenons vite qu’une visite dans le sud profond ne s’improvise pas. Très prudent, Estifanos se renseigne chaque fois qu’il croise un chauffeur. Il a une idée très précise de l’état des pistes, du passage des gués et des troubles possibles. Les jours à venir lui donneront raison.
Une fois nos tickets achetés pour accéder au site de New York (concrétions géologiques de 80 m qui rappellent les gratte-ciel), nous nous enfonçons en pays Konso. Il est caractérisé par une agriculture en terrasse qui mélange coton, café, khat et diverses plantes qui assurent la subsistance des villageois. Au milieu des champs trônent de drôles de petites cabanes avec des totems (yaga). Il s’agit de tombes avec une statuette qui représente le défunt. Hélas, ces objets sont très convoités et des trafiquants pillent les sépultures. Nous arrivons sur le site et un comité d’accueil nous entoure rapidement tel un nuage de sauterelles. Heureusement, nous sommes un jour d’école et la nuée de gamins est supportable. Le spectacle géologique est imposant. Une fois les photos prises, nous remontons dans la voiture… qui refuse de démarrer. Estifanos nous demande de quitter l’auto ce qui permet d’éloigner les « sauterelles ». Le calme retrouvé, il parvient à démonter le système de démarrage et met en route le gros diesel.
Le ciel menaçant nous oblige à ne pas camper chez le roi Konso et à nous replier dans l’hôtel de la ville. L’établissement offre théoriquement eau et électricité. La pratique ne confirme pas l’alléchante description faite dans le guide du Petit Futé. Pas d’eau chaude, pas de petit-déjeuner, des chambres pas très nettes, une restauration sommaire seront au rendez-vous. Nous profitons de la fin de journée pour observer le ballet des voyageurs qui descendent des bus et des camions. Nous dormons tôt, le départ est annoncé pour 7 h du matin. L’hôtel est tellement « agréable » que nous sommes tous parfaitement à l’heure pour le départ matinal. Nous mettons le cap sur Turmi, pays Hamer. La piste traverse le pays Konso avec ses champs cultivés, ses gués. Nous arrivons, après 2 h 30 de route, sur un impressionnant belvédère. En bas, la vallée, large de 40 km, s’ouvre sous nos yeux. Cette dernière est à 600 m d’altitude et mène sur le lac Stephanie. Les montagnes kenyanes nous font face. À mesure que nous descendons, la chaleur monte. Sur la piste, la voie de droite est fermée d’une barrière, celle de gauche est libre. Hervé aurait choisi la voie libre ; il aurait commis une belle erreur ! C’est un point de contrôle qui permet l’accès à la zone. Notre chauffeur prend la bonne voie, présente l’autorisation de circuler obtenue à Addis-Abeba et poursuit. C’est le genre d’astuce qu’il faut connaître car, en fonction des humeurs du factionnaire de service, le voyage peut s’arrêter là. Et ici, pas question de parler anglais ou amharique ! L’oromo est de rigueur… dans le meilleur des cas.
En bas, nous faisons une halte à Weito, village à la porte du pays Hamer. Il est 10 h et les 30° sont largement franchis. Pour moins d’un euro, c’est la tournée générale (coca et thé). Nous quittons l’axe principal pour plonger vers Turmi. Nous faisons halte à Arboré, siège d’une ethnie éponyme. La règle du jeu pour faire des photos est un peu déroutante. Nous commençons par donner 3,5 euros au chef du village avant de choisir le ou les modèles. C’est 15 centimes d’euros la photo par personne. On ne peut pas dire que cela nous mette franchement à l’aise. Devoir choisir, payer et photographier nous gêne et nous sommes ravis de poursuivre notre route. En chemin, nous nous arrêtons pour essayer de photographier les habitants du cru. Les hommes ne sont pas très coopératifs et leur fierté, affublées d’un kalachnikov ne rend pas les négociations simples. Nous passons notre route.
Nous arrivons sur le coup de 13 h sur Turmi. Nous installons notre bivouac dans un camping très calme, au bord de la rivière. Nous sommes au cœur du pays Hamer. Pendant que nous goûtons à la douceur du lieu, Estifanos part à la recherche d’informations pour que nous puissions assister à un marché. En face de notre campement, une jeune femme descend vers la rivière. Elle nous observe, sourit. La curiosité est réciproque. Son maintien est impressionnant. Sa silhouette est élancée, son sourire plein de charme et son dos de scarifications. La société Hamer n’est pas tendre. En fin de journée nous faisons un petit tour dans le lit de la rivière. Arrivé au niveau du gué, un tracteur arrive. Le Lamborghini flambant neuf transporte des hommes et des femmes qui rentrent des champs en tenue traditionnelle. Le contraste est frappant avec les villageois qui continuent à vivre dans le respect de leurs usages ancestraux. Estifanos rentre au camp avec de bonnes nouvelles : nous allons pouvoir aller sur Kei Afer (« terre rouge » en Hamer) pour assister au marché. Ce tour se prolongera vers Jinka, la piste est praticable.
Après une bonne douche, nous mangeons nos plats lyophilisés avant de regagner nos tentes. Les enfants sont ravis de leur première expérience de camping. La nuit débute sous les étoiles et se termine au son des colobes sous quelques averses.
Le matin, nous plions bagages et prenons la piste de Jinka. Avant de plonger dans la traversée de la forêt, nous longeons l’aéroport (piste droite et bosselée qui permet l’atterrissage de petits avions solides). Nous y croisons 4 femmes qui acceptent avec bonne humeur une séance photo. Malgré un environnement naturel très sauvage, nous admirons leur élégance. Leurs bijoux et coiffures leur confèrent une dignité intimidante.
Nous partons pour 70 km jusqu’à Kei Afer. Il nous faudra plus de 4 heures pour y arriver. La piste est très accidentée et de nombreux gués sont à franchir. Nous traversons ainsi la forêt. Les villages Hamer sont à une dizaine de kilomètres de la piste. Impossible de les observer et pourtant, nous voyons en permanence des hommes et des femmes sortir des taillis inhospitaliers. Les femmes ont de lourdes charges sur leur dos et les hommes portent un kalachnikov et un repose-tête (qui fait aussi office de siège). Question du jour : les armes sont-elles chargées et servent-elles ? Nous aurons la réponse peu de temps après…
Revenons à notre périple. Nous arrivons sur Kei Afer. C’est jour de marché. Trois ethnies s’y retrouvent deux fois par semaine. Le spectacle est remarquable. L’ambiance mercantile leur fait presque oublier notre présence. Les locaux sont étonnés de voir des enfants blancs. Pour beaucoup, ils n’en ont certainement jamais vu. Inès est sur les épaules d’Aude et Léo sur celles d’Hervé. Léo ainsi perché fait des photos avec un petit appareil compact. Cela intrigue et amuse. S’il nous est parfois difficile de photographier, il n’en est rien pour lui. Il est sollicité et nombre d’hommes et de femmes lui demandent d’être pris en photo. Souvent, les gens viennent à notre rencontre, touchent les enfants et nous serrent la main. Très majoritairement, les femmes sont simplement vêtues d’une jupe en peau de vache et les hommes portent un très petit pagne à la taille. Tous sont très raffinés. Ils portent de nombreux bijoux et ornements. L’élégance des hommes leur donne un côté androgyne. Certains ont une coiffure comportant des motifs, peints en terre séchée, qui se terminent d’une plume. Cela indique qu’ils ont fait un acte héroïque dans les 12 derniers mois. Les femmes mariées se reconnaissent aux colliers qu’elles portent. Celui de première épouse, en cuir, est inamovible. Ensuite, le rang de seconde, troisième, etc, épouse est matérialisé par un collier mobile en métal. Les femmes s’enduisent les cheveux d’un mélange de beurre rance et de terre rouge. Certaines portent une calebasse sur la tête qui fait office de couvre-chef et d’ustensile quotidien. C’est impressionnant de découvrir cette culture ethnique, si vivante et forte. Nous avons l’impression de voyager dans le temps et de remonter des milliers d’années en arrière. Et pourtant, si les objets disponibles sont très modestes et la pauvreté extrême, nous sommes impressionnés de tant de dignité et de distinction. Combien de temps tout cela va-t-il durer ? Entre la scolarisation, la sédentarisation, l’expansion des pistes et le tourisme, le compte à rebours a certainement commencé.
En fin d’après-midi nous rejoignons Jinka. En route, Simone est ravie : elle vient de repérer un animal ! Elle nous montre un gros varan au bord de la piste. Bravo à elle, la bestiole était loin d’être évidente à repérer.
Notre hôtel du jour est étonnant : nous avons de l’électricité, de l’eau chaude, des chambres propres et un service efficace. Si loin en Éthiopie, aux portes du pays Mursi et du Soudan c’est une excellente surprise.
Nous partons explorer la ville. En plein centre, nous trouvons l’aéroport qui sert essentiellement de terrain de foot. Cette occupation extra aéronautique complexifie son l’exploitation. Nous poursuivons la visite par un atelier de tisserands. Il sera intéressant de revenir dans cette ville un jour de marché. Les ethnies des environs s’y retrouvent et il paraît que ce ne sont pas moins de 40 langues qui servent aux échanges marchands.
Vendredi matin, nous reprenons notre périple. Nous devons, normalement, dormir à Yabelo. Notre première étape est la visite du village du roi Konso (étape précédemment ajournée pour cause de pluie). Cela nous donne l’occasion de visiter un authentique village tribal. Le roi nous commente les différentes parties et fonctions des habitats. Par exemple, les huttes sont basses et couvertes de chaume pour éviter de consommer trop de bois. Le village est entièrement fortifié, chose rare. La visite se poursuit par le cimetière royal. Seul le totem du dernier roi mort est entretenu. Les autres sont repris par la forêt et demeurent à l’abandon.
À présent, nous filons pour notre étape du soir : Yabelo. À Konso, Estifanos se renseigne sur la possibilité de rejoindre la petite ville. Il paraît que 2 tribus s’affrontent pour une histoire de troupeaux. La police locale ne nous renseigne pas vraiment. Les deux seules informations fiables dont on dispose : deux 4x4 ont pris cette route le jour même (sans savoir comment ils s’en sont sortis) et les camions Isuzu ne passent pas. Par prudence nous changeons d’itinéraire et repassons par Arba-Minch pour rejoindre Yrga-Alem. Sommes-nous trop prudents ?
Nous dormons donc à Arba-Minch et en profitons pour manger deux poissons à la yéménite. Samedi, nous rejoignons Aregash lodge en reprenant la même route qu’à l’aller. C’est dommage, la belle boucle que nous avons planifiée ne semble pas praticable.
Arrivés à Yrga Alem nous apprenons que la route entre Konso et Yabelo est effectivement dangereuse. Un 4x4 de touristes a voulu absolument l’emprunter. Ils ont essuyé 3 ou 4 tirs en leur direction ! Nous savons à présent que les armes que les hommes portent sont chargées et en état de fonctionner. À bon entendeur…
Aregash est un havre de paix. Le même rituel du soir se joue : cérémonie du café et venue des hyènes. Le spectacle des grosses bestioles est toujours aussi impressionnant, d’autant plus que ce soir, elles s’approchent à moins de 5 mètres.
Nous profitons de l’excellent buffet qui mêle plats italiens et traditionnels. La journée de dimanche est calme. Nous prenons tout notre temps pour le petit-déjeuner en terrasse, suivi d’un bon repas dans le jardin.
Alors que chacun profitait tranquillement du lieu, Léo, lassé de sa mèche sur le front, se saisit des ciseaux et en trois « clacs » éclaircit son horizon. Le résultat n’est pas du meilleur effet, mais sa mèche ne le gêne plus.
Lundi matin sonne l’heure du départ pour Bishangari, au bord du lac Langano. En chemin, nous faisons un premier arrêt au marché aux poissons à Awassa. Le spectacle des oiseaux mêlés aux pêcheurs est toujours aussi marquant. Les marabouts, pourtant gracieux en vol, offrent un tableau peu appétissant. Nous n’insistons pas. Après la pause déjeuner, nous faisons un crochet par le parc des lacs Abijata et Shalla. La piste, depuis notre précédent passage en octobre, s’est considérablement dégradée. Elle s’est transformée en farine qui recouvre entièrement la voiture lors de son passage. Cette très fine poussière entre partout, rien ne l’arrête. Simone se cache le visage pour préserver ses lentilles. Outre les sources d’eau chaude, nous ne voyons que très peu d’animaux. L’activité pastorale nuit à la faune sauvage et personne n’est là pour faire respecter le parc. Nous devons nous contenter de flamants roses, calao et d’un jeune phacochère qui s’est fait attrapé et dévoré par des chiens sous nos yeux.
Après la visite du parc, nous rejoignons l’écolodge Bishangari. La passage de la rivière à travers le container a fait son petit effet. Le petit plus du jour venait du chargement sur le toit qui frottait dans un bruit de tôle assourdissant. Estifanos nous a assuré que tout allait bien, que le chargement était “sponge”. Soit. Comme d’habitude, nous débarquons nos affaires loin des chambres et une carriole tractée par un cheval assure le transfert. C’est la garantie de la tranquillité du lieu. En chemin, nous croisons plusieurs phacochères. Décidément, c’est l’animal totem de nos vacances ! À peine nos affaires déposées dans notre « suite godjo Yabiloola », nous partons à la recherche des hippopotames. Pour une fois, il n’y a pas de vent, c’est un facteur favorable pour l’observation. Arrivés sur le point de vue, surprise, deux beaux gros brouteurs jouent dans l’eau ! Il aura fallu attendre notre cinquième séjour pour les voir.
De retour, nous prenons notre apéritif dans le figuier. Léo est tout excité, il a vu, dans la nuit, une petite bestiole. Au début, nous pensions avoir reconnu un porc-épic. Hervé a réussi à faire une photo au flash. L’animal est en fait une superbe mangouste. Les surprises sont au rendez-vous. Entre les babouins qui s’attaquent au système d’alimentation en eau et électricité, les antilopes qui se promènent dans le camp, c’est toujours un plaisir de séjourner dans cet établissement.
Et voilà, l’heure du retour à Addis-Abeba a sonné. Le trajet s’est déroulé sans encombre et les enfants ont vite retrouvé leurs jouets à la maison.
Les deux derniers jours ont permis la visite de l’église Addadi-Mariam et des potières de Berthel. Nous avons fêté l’anniversaire de Léo jeudi soir avec un peu d’avance. Il n’a pas cessé de remercier tant il a été touché par les cadeaux reçus.
Lundi 5 mai, une fête est organisée à la maison et Léo sera le capitaine des pirates pour la grande chasse au trésor.
@ suivre…
Voir en ligne : Toutes les images pour illustrer la lettre 45 sont ici