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Lettre d’Ethiopie N18

SPECIAL BAHAR DAR - Partie 2

vendredi 28 septembre 2007, par Webmestre

Seconde partie

Résumé de l’épisode précédent : la famille est partie en promenade du côté du lac de Tana alimenté par le Nil. La route et ses nombreuses surprises faite, la fine équipe est prête pour attaquer une balade pour les chutes du Nil.

Vendredi 28 septembre (suite)

La promenade débute par une douce ascension de la colline. Nous traversons un village où quelques “give me money” nous proposent des objets artisanaux de circonstance. Les enfants nous abordent avec politesse, sans agressivité. C’est finalement sympathique, même si nous n’achetons rien.

Arrivés au sommet de la colline nous commençons à découvrir les chutes. C’est véritablement impressionnant. Se sont des flots boueux et tumultueux qui se jettent du haut de la falaise sur au moins trois points. Rapidement, nous sommes rafraîchis par les embruns qui remontent du fond de la vallée. La végétation luxuriante et d’un vert fluo témoigne de l’humidité du lieu.

Notre bonne étoile nous suit, car las chutes sont très abondantes, identiques aux plaquettes publicitaires. Cela mérité une explication.
Les eaux du Nil entrent sur le lac Tana (5 fois le lac Léman) avant de repartir vers l’Egypte. Un barrage collecte une partie du fleuve pour alimenter une station hydroélectrique et le lac fait office de réservoir. La majorité du temps, le barrage retient l’eau et les cascades ne laissent échapper qu’un maigre filet d’eau. Nous avons eu la chance d’être en période de barrage ouvert (souvent le vendredi) en fin de saison des pluies, abondante en eau cette année. Cette conjonction nous a permis de bénéficier d’un spectacle que peu de visiteurs ont pu contempler de nos jours.

Nous prenons quelques photos depuis un superbe point de vue et constatons qu’une averse gagne notre itinéraire. Les gouttes commencent à tomber. Nous décidons de vite rebrousser chemin.
Les appareils photos sont rangés, sacs à dos étanchéifiés avec leur housse de protection. Par contre, nous ne disposons d’aucune protection particulière pour nous-mêmes.

La pluie est froide, drue, bref fidèle à la réputation des averses éthiopiennes. Le chemin du retour est vite parcouru, les enfants portés sur les épaules.

En repassant devant le village, les enfants ont troqué les objets artisanaux et nous proposent, certainement sous la forme d’une location, des parapluies. Ils ont déjà un beau sens du commerce et savent adapter l’offre aux besoins du marché !

A la voiture, l’averse s’estompe et nous dégoulinons. Plus un fil de sec. Les enfants sont déshabillés et se réchauffent naturellement, car le fond de l’air est doux.

Nous rentrons sur l’hôtel, en espérant une bonne douche chaude. Les enfants ont pu en profiter, mais Aude et Hervé ont du se contenter d’un filet à peine tiède. Et oui, Hervé a bien suivi les conseils : allumer le chauffe-eau en arrivant dans le chambre.... Bilan il a été éteint !

Le soir venu, nous décidons de prendre un verre en face du lac en admirant le couchant de soleil. Nous trouvons une table avec vue sur l’eau, baignée par une petite brise. C’est une aubaine, elle empêche les moustiques porteurs du palu de nous dévorer.

Première mission, trouver une serveur pour la commande. 20 minutes d’attente. Nous choisissons des choses simples : un Martini blanc, un coca, un whisky et un jus d’orange. A partir de ce moment, nous avons acheté un billet pour le Titanic.

30 minutes après avoir passé commande, Aude décide de trouver le garçon pour prendre des nouvelles de la commande. Il ne nous servait car nous étions dans le noir ! (n’oubliez pas que le parc est éclairé)
La commande confirmée, nous changeons d’endroit et attendons encore et encore. La livraison arrive, avec un Martini rouge. Explications surréalistes, garçon paniqué, qui ne comprend pas grand chose en vérité. Aude doit aller s’expliquer au comptoir. Tout est finalement livré sauf le jus d’orange d’Hervé. Les minutes passent.... Et le jus arrive. Combien de temps ? 1h30 après avoir passé commande ! Sans oublier que le garçon voyant les restes des consommations des précédents clients nous demande si ces bouteilles sont à nous. Nous répondons par le négative. Cela aura pour conséquence que le serveur se précipite pour nous fournir 3 bouteilles identiques. Dur dur. Et pour couronner le tout, le jus d’orange vaudra à Hervé un ticket pour la fête du trône ! La leçon sera retenue. Il ne commandera que Pepsi ou Coca.

La soirée se termine dans un autre restaurant, au service rapide et efficace.

Samedi 29 septembre

Réveil tranquille après une nuit animée par des filles aux charmes en dollars et chinois dépensiers.

Nous partons à l’exploration du marché du samedi, réputé le plus important de la semaine. Nous commençons par le marché du jour avant de passer au “souk” permanent. Les marchandises proposées sont très modestes. Quelques fruits et légumes, des épices, des habits “second hand” et un réparateur de parapluies. Les sourires sont faciles et il est aisé de faire des photos. Les Ethiopiens posent de bon coeur, sans attendre une quelconque contre partie. Ce n’est pas là que nous dépenserons notre budget souvenirs.

Inès et Léo sont souvent abordés. Ils commencent à ne plus apprécier cette gentillesse. Etre caressé sans cesse leur est parfois pénible. Nous les comprenons.

Nous changeons de marché et abordons les stands permanents. En fait, nous sommes comme au Maroc, dans les marchés du sud. Quelques détails différent comme la présence des baby-foot ou d’un espèce de mini-bowling (ancêtre du flipper ?) de table. Notre copain est happé pour participer à une partie de baby. Il se prête volontiers au jeu.

Nous passons à la visite du palais de l’ancien empereur. Sans grand intérêt compte tenu de l’impossibilité d’y pénétrer.

Notre déjeuner pris, nous partons à la recherche d’une embarcation pour naviguer sur le lac Tana et visiter quelques monastères. C’est une caractéristique de la région, il serait dommage de ne pas en profiter. Sur les recommandations de collègues nous choisissons les prestations du même hôtel que celui de l’aventure de la commande de boissons. Le service est cette fois impeccable et nous embarquons rapidement sur un petit catamaran confortable. La navigation est très agréable et reposante. Il fait beau et nous louons la présence d’une toile pour nous protéger du soleil.

Nous débutons la visite par un premier monastère. Un groupe de Chinois nous précède et cet attroupement ne nous encourage pas à rester bien longtemps. Nous nous contentons d’une visite extérieure et demandons à notre guide de filer vers la deuxième étape que nous espérons plus tranquille. Notre accompagnateur comprend très bien notre demande et nous filons vers un lieu plus serein. Belle surprise tout de même au moment où un aigle pêcheur nous a survolé. C’est un oiseau magnifique, au vol gracieux. Hervé espère pouvoir en photographier.
Nous accostons sur une île assez petite. L’ambiance est calme, pas de vendeur ou de “give me money”. L’endroit est uniquement habité par des moines. Nous montons sur le sommet de l’îlot et pénétrons dans le monastère sans oublier de nous déchausser.

La pièce est couverte de peintures aux scènes colorées et très explicites dans leur symbolique. Difficile de discerner le récent de l’ancien. La bâtisse est circulaire : des peintures ornent le pourtour ; le centre est réservé au “chef” des moines, seule personne autorisée à voir les Tables de la loi (légende ou réalité ?)

Nous prenons notre temps. Le lieu se prête bien à un peu de tranquillité.
Nous reprenons notre route vers un troisième monastère.
Notre pilote fait un crochet par le départ du Nil. C’est un lieu sauvage. Au loin un homme navigue sur une barque traditionnelle en papyrus. Des mouettes ressemblant aux rieuses plongent pour attraper de petits poissons. Ce secteur nous plaît tellement que nous préférons annuler la visite du dernier monastère pour profiter de la vie du fleuve.

Soudain, surprise : un hippopotame ! Quand notre guide nous a dit qu’il y en avait, nous sommes restés un peu dubitatifs. Et pourtant, l’homme disait vrai, les hippos n’ont pas été tous exterminés dans le lac.
La bestiole a fait 3 apparitions dont une à moins de 10 mètres du bateau ! C’est impressionnant.

Nous insistons dans l’espoir de la voir réapparaître... Non monsieur est parti, ce sera pour une prochaine.

Cette vision de quelques secondes a comblé notre journée. Cette expérience lacustre sera certainement à renouveler. Amis visiteurs, si le coeur vous en dit !

De retour à l’hôtel, nous tentons un nouvel apéro, sans jus d’orange. Nous avons été servi extrêmement rapidement, et cela tombait bien, car la pluie n’a pas attendu le coucher du soleil pour tomber.

Les enfants ont bien ri en suivant les acrobaties d’un singe qui sautait du toit sur les arbres.

Retour à notre camp de base pour boucler les bagages et préparer notre départ, annoncé à 7 heures du matin.
La chemin du retour s’est fait plus vite que prévu, avec quelques frayeurs tout de même.

La route a été par endroits bien dégradée par les pluies.
Voilà, notre premier grand périple est achevé et nous comptons bien en vivre d’autres. Ce pays est étonnant. Loin des clichés on est sur une autre planète. On a même peine à croire que nous somme en Afrique, dans un vieux pays au potentiel énorme.

A bientôt pour la suite des aventures !

Dernière minute : notre déménagement est annoncé pour samedi et nous devrions avoir nos permis de conduire lundi. Une autre forme d’aventure !


Voir en ligne : Album photo BAHAR DAR LAC TANA