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Lettre du Mekong #90 - Angkor et Kampot
jeudi 9 mai 2013, par
Janvier 2013
Les tiges de bambou, c’est sympa. Nous en avons trois dans le salon, dans un joli vase. En observant l’eau, nous avons remarqué quelques petites bêtes nager. Par prudence, le sommet du vase est bouché. Et aujourd’hui, nous sommes fiers de vous annoncer la naissance de notre premier moustique ! Nous l’appellerons Dengue ;-)
Ici aussi, c’est l’hiver !
Hier, il faisait 25° dans notre chambre et la semaine dernière, il y a même eu un matin où les gens mettaient une veste pour venir travailler. La température à 7 h était de 20°.
Heureusement, je crois que cette mauvaise période est derrière nous ; nous acheminons vers la saison chaude avec un pic attendu en avril. Les températures montent alors à 40°. Vous en rêvez ? Nous, pas vraiment.
En balade de Siem Réap à Kampot – février 2013
La chaleur s’installe. Il faisait déjà 32 degrés ce matin à 7h. L’eau froide ne l’est plus vraiment. La température de l’appartement monte...
Tout devient chaud : le sol, le canapé, les draps...
Le moindre déplacement nous met en nage.
Pour aborder la nuit tranquillement, nous prenons un bon bain dans le jacuzzi. Ensuite on se laisse sécher sous la très légère brise du soir. Parfois cela provoque un très léger petit frisson ! Très agréable.
La fameuse saison chaude s’installe. La fin annoncée est pour le mois de mai avec le retour des pluies.
Siem Réap : la ville touristique du Cambodge. Célèbre pour ses temples, elle attire beaucoup de visiteurs. L’immense majorité provient d’Asie et de Corée en particulier. Les temples valent largement le détour. Outre les stars qui déplacent les foules, il y en a d’autres, plus intimes et non moins jolis et attachants.
Maintenant, y faire des photos tranquillement n’est pas le sport le plus simple à pratiquer. Côté matériel les pratiques sont étonnantes. Le bel appareil reflex Canon, mais surtout Nikon règne en maître ! Ce sont surtout les femmes qui s’occupent des prises de vues. Les hommes se contentent de quelques modèles hybrides, le compact étant réservé aux Européens. Autre continent, autres mœurs.
L’accident routier peut avoir des conséquences inattendues. Un véhicule a heurté un transformateur électrique. Il y aurait eu une réaction en chaîne altérant pas moins de onze autres points du réseau. La ligne quasi unique d’alimentation de la ville est en provenance de Thaïlande ; elle ne délivre plus que le quart des besoins de la ville. Les autorités essaient de trouver une solution via le Vietnam, mais l’énergie y est à un tarif bien plus élevé. Il n’empêche, notre hôtel fort sympa, mais sans groupe électrogène n’est plus en mesure de nous héberger. Nous sommes changés d’établissement. Nous y avons franchement perdu au change même s’il dispose d’eau et d’une alimentation électrique partielle. Il se dit qu’EDF est sur les rangs pour construire une centrale : je vote « pour » et si possible dans les années qui nous restent ici.
Jour de marché. Les étals ne manquent pas de diversité. Pour préparer le plat du jour, il y a le choix entre du poisson aussi varié qu’odorant, des crapauds bien charnus, des oiseaux plumés de toutes sortes, et tout ce qui vit dans le marais. Pour faire simple, il est toujours possible de se rabattre sur une soupe de noodles au poulet, au canard, etc.
À propos du poulet, il est de bonne qualité sur le marché. Cela se reconnaît au nombre de mouches qui le dégustent. C’est le signe d’absence de traitement de la denrée à l’insecticide.
Mais ne faisons pas les délicats, nous avons tous goûté de la mygale sur un marché local chemin faisant. Le goût ? Sans intérêt majeur.
Visiter des temples c’est bien, mais en plus faire du bateau c’est mieux. Nous mettons le cap sur le Tonle Sap. Sa superficie est d’un peu moins de 3000 km² pendant la saison sèche (les Pyrénées Atlantiques faisant 7600 km²). Mais c’est sans compter sur la mousson et sur le puissant Mékong qui remonte sur plus de trois cents kilomètres la rivière qui alimente le lac. Le niveau augmente alors de sept à huit mètres par endroits et la superficie dépasse alors les 13 000 km² !
Nous sommes en pleine saison sèche et il faut chercher bien loin les berges du lac pour naviguer un brin à la découverte des villages flottants. Après avoir quitté l’asphalte, notre minibus s’engage sur quelque chose qui ressemblerait à une digue le long d’un canal à sec. Et puis, un port s’ouvre à nous. Quand on dit « port », c’est parce qu’il y a des bateaux et un peu d’eau. Nous sommes à l’extrémité navigable du canal là où sont parqués des bidules flottants pour touristes.
Ce qui nous est présenté comme un bateau est une très grande barque en bois parfaitement en symbiose avec son élément tant l’eau est vite visible sous les pieds. Pour naviguer avec si peu d’eau, le bloc comprenant l’hélice et le gouvernail est rejeté à l’arrière de l’embarcation au bout d’une structure métallique qui maintient l’ensemble juste au niveau de la surface. Le moteur est un gros diesel genre moteur de camion. Pour les commandes, nous avons droit à un joyeux mélange de récupération automobile et de ficelles plus ou moins grosses. Certains bateaux ont un rétroviseur, pas le nôtre. Pour ce qui est des sièges, c’est du lourd, en bois, juste posés sur le pont. Il y en a comme cela plusieurs dizaines qui attendent le client ; chacun portant un numéro. Bien sûr, pas un seul gilet de sauvetage à bord. En fait, vu l’état du chenal, mieux vaudrait disposer de bottes en caoutchouc, modèle pour pécheur à la truite.
Notre capitaine prend place et repousse de la rive notre embarcation flottante à l’aide d’une longue perche. Le moteur démarre. Devant nous un autre bateau se prépare. Quand ce dernier met les gaz, la gerbe d’eau boueuse qui s’apparente davantage à de la mayonnaise est impressionnante ! Il y a si peu d’eau que l’ensemble se déroule dans un drôle de mélange. L’angoisse du moment est la crainte de recevoir une telle giclée boueuse soit en suivant un bateau ou en en croisant un.
Nous naviguons ainsi dans ce canal bordé de pêcheurs qui relèvent leur filet à notre passage. Visiblement, il y a de la vie dans la mayonnaise. Et puis les habitats apparaissent. Des maisons sur pilotis nous toisent à presque une dizaine de mètres au-dessus de nos têtes. Au début ils n’y en avaient que quelques-unes avec leur petite cage à cochon à leurs pieds. Et puis c’est tout un village qui s’ouvre à nous. Un monde mi-terrestre mi-aquatique se découvre. À la saison sèche, on peut y voir des cyclos et quelques voitures. À la saison de la mousson seule, le bateau permet de circuler. Un restaurant s’y est installé. Ils ont aménagé une ballade aérienne au milieu de la canopée de la forêt qui borde le village. À essayer avec de l’eau !
Notre balade se poursuit ainsi jusqu’au lac, lui aussi habité et aménagé avec des maisons flottantes. Partout, de petites embarcations circulent, largement ballotées par nos remous.
Ce tour est super sympa à faire. Même si tout cela est très touristique les visions sans parler des odeurs fluviales sont tout ce qu’il y a de plus authentique.
Il faut savoir prendre sur soi parfois. Après les vestiges angkoriens, nous sommes à présent sur la côte. C’est l’hiver et la mer est plus fraîche qu’en octobre. Elle fait seulement 31 degrés. Quand je vous dis que c’est difficile.
é-é-é-é.... ého-ého-ého.... quel drôle de cri le soir tombé sur la terrasse ! On a cherché, on a imaginé oiseaux, crapauds et autres bestioles... et c’était un ÉNORME gecko à pois rouges....
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