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Lettre du Mekong #85

ou les premières impressions d’Asie

dimanche 9 septembre 2012, par Webmestre

Nouvelle vie, nouvelle Lettre. Nous vous proposons La Lettre du Mékong pour découvrir notre quotidien à Phnom Penh.

Nous sommes arrivés dans la capitale cambodgienne le 21 août après un vol via Singapour et Siem Reap. Quel bonheur de découvrir la compagnie aérienne Singapour Airlines ! Les enfants ont peu dormi durant le vol, trop occupés à jouer aux jeux vidéo. Du coup, ils ont eu un peu plus de mal à se mettre à l’heure cambodgienne.

Nous avons été accueillis à notre arrivée. Une fois les bagages déposés à l’hôtel Sunway, nous avons découvert le restaurant Le Titanic. Il est situé sur le quai Sisowath, face au Tonlé Sap. Aude découvre la cuisine cambodgienne avec grand plaisir ; Hervé était déjà sous le charme du lieu depuis son passage « express » à Phnom Penh, début mai. Après déjeuné, les enfants n’ont qu’une idée en tête, piquer une tête dans une piscine pour se rafraîchir. Même si nous avons été habitués aux températures élevées au mois d’août à Biarritz, nous trouvons qu’il fait quand même très chaud (36° !) Hervé préfère gagner tout de suite son bureau laissant le reste de la famille à l’hôtel Raffles, face au lycée. Avec les pieds dans une eau à 30°, on se dit que nos aventures phnompenhoises commencent plutôt bien !

Aude profite du fait que les enfants n’ont pas encore commencé les cours (4 septembre) pour visiter avec eux des appartements : à trois, c’est quand même plus drôle… Au début, nous avions pensé vivre au nord de la ville, dans un quartier nommé Tuol Kork. Finalement, nous avons trouvé un appartement en centre-ville, à 7 minutes à pied du lycée. « Trouvé » est un bien grand mot ! La chance et le bouche-à-oreille ont été de bons alliés. Aude a retrouvé ici la sœur d’une amie d’enfance. Elles ne s’étaient pas vues depuis une trentaine d’années !!! Le propriétaire (architecte français) était en train de finir de rénover un duplex et allait prendre des photos du lieu quelques jours plus tard pour le mettre en location. Il en parle à cette amie qui contacte tout de suite Aude. La visite a été organisée le jour même. Les enfants ont tout de suite craqué ; Aude était sous le charme. Il faut dire que c’était le 11e logement qu’ils visitaient, ils avaient quand même un peu de recul. Nous avons quand même visité d’autres choses après cela pour être sûrs : il n’y a pas de doute, c’est ce duplex qui nous a tapés dans l’œil. Il faut dire qu’il a de quoi : en bas, une chambre avec salle de bain, un WC, cuisine américaine, salon-salle à manger qui ouvre sur une terrasse de 40 m2 ; en haut, un palier qui va être aménagé pour la chambre d’Inès, une salle de bain, 2 grandes chambres donnant sur une terrasse de 40 m2 avec jacuzzi (4 places) et douche extérieure. Cela fait rêver…

Cela fait maintenant une semaine que le bail est signé. Nous y entrerons le 25 septembre. L’arrivée du container est prévue pour le 17 ; Aude aura ainsi une semaine pour tout installer, tranquillement, sans personne dans les pattes.

Entretemps, nous avons changé de « campement ». Nous sommes restés quatre nuits à l’hôtel Sunway. Puis, nous avons pris un appartement dans une résidence hôtelière au Colonial Mansion. C’est encore plus proche du lycée français : c’est sur le même trottoir ! L’appartement comprend 2 chambres, 2 salles de bain, 1 cuisine, salon-salle à manger. Au rez-de-chaussée, nous avons accès à une piscine. L’eau y est un peu fraîche (29° !) à cause de l’ombre des bâtiments.

Les enfants ont fait une bonne rentrée. Léo-Paul s’est tout de suite habitué au rythme du collège. Il jongle avec son emploi du temps, les changements de salle, etc. Il s’est débrouillé pour louer un casier… Il grandit, c’est un collégien. Il s’est fait un copain : un nouveau comme lui, passionné de Lego Star Wars. Inès entre en CM1, elle a un maître… qui connaît Saint-Avold ! Elle a sympathisé avec une petite fille qui connaît Dubaï, notamment Aquaventure (l’immense parc d’attractions au nord du palmier). De son côté, Aude profite de ce premier mois pour découvrir la ville, ses secrets et ses bonnes adresses. Au marché central, les enfants avaient ouvert de grands yeux devant les étals de pierres précieuses, de bijoux, de montres. Au marché russe, Aude est restée bouche bée devant les fruits et les légumes : comme nous ne retenons pas encore leurs noms, nous les avons tous mis dans la catégorie « pokémon ». Elle en a acheté quelques-uns : certains sont rouges avec des pics verts et un intérieur blanc composé de tout petits pépins (insipides), d’autres ressemblent à de gros fruits de la passion avec un intérieur composé de lobes comme des gousses d’ail et un délicieux goût de litchi et de poires, d’autres sont des gros litchis avec des poils souples. C’est rigolo de découvrir comme cela des fruits exotiques.

Nous avons déjà embauché une cuisinière. Mme Thavy parle français, cuisine aussi bien française que khmère. C’est elle qui fait les courses de produits frais tous les matins pour les repas… Nous nous régalons tous les jours de ses bons petits plats. Comme elle ne travaille pas le week-end, nous en profitons pour découvrir les bonnes adresses de Phnom Penh. Les restaurants ne manquent pas ! En fait, nous ne savons pas encore ce qu’il manque à Phnom Penh ! Aude et les enfants se sont inscrits à l’Institut français pour accéder à la médiathèque (livres, DVD, CD, etc.). Une vraie librairie française a élu domicile dans l’enceinte de l’Institut : « Carnets d’Asie ». Le lieu est agréable, l’offre plus que généreuse aussi bien en magazines qu’en livres. Comme nous sommes maintenant passés au numérique, nous achetons moins de titres « papier », mais c’est intéressant… et rassurant.

Du côté des supermarchés, c’est également rassurant de retrouver tous les produits que l’on aime, et même plus. C’est fini de faire des valises remplies de produits de beauté, de chocolat en poudre, de tablettes de chocolat ou d’Haribo. Même pas la peine de prévoir de la levure, on en trouve et de toute façon, il y a plusieurs endroits pour acheter du bon pain !!! L’autre jour, Aude est revenue avec des mignardises, du saumon gravlax, des chaussons aux pommes… Elle fait ses repérages en tuktuk : une mobylette qui tire une « remorque »… C’est drôle, pas très rapide, mais efficace. Pourquoi s’en passer ? Quand on dit « pas très rapide », c’est que tout le monde roule à 20 km/heure. Le principe est simple, on ne s’arrête pas. À la limite, on n’accélère plus, mais cela s’arrête là… Maintenant, nous sommes habituées au Code de la route local. Nous n’avons plus peur quand le tuktuk prend une avenue (3 voies) à contresens sur 200 mètres. Bon, il faut avouer que c’est un peu le bazar quand il arrive au carrefour, toujours à contresens… Les passagers ont le choix : être assis face à la route et voir le danger ou dos à la route… Côté piétons, c’est tout aussi impressionnant quand on voit débouler ce flot de motos et tuktuk…

Cet après-midi, nous sommes allés au théâtre voir « Cambodge, me voici ». Aude avait pris les places lors de son passage à l’Institut français, mais sans vraiment savoir si c’était en français ou en anglais ou… en khmer ! C’est une fois installés que le doute nous a pris… Nous nous sommes assis de façon à sortir discrètement si c’était en khmer… Certes, ce n’est pas poli de sortir en cours de spectacle, mais notre niveau en khmer ne nous permet pas – encore ! – de maîtriser les subtilités de l’humour cambodgien ! Ah ah ah… En fait, c’était bien en khmer, mais deux grands écrans surtitraient la pièce en anglais et en français. Ouf ! Nous sommes sortis ravis… Un bien agréable moment...