DOUDOUTOMTOM

En escale en France et en balade ailleurs

Accueil > Lettres d’Ethiopie > Saison 4 > Lettre 82 : SPÉCIAL DUBAÏ

Lettre 82 : SPÉCIAL DUBAÏ

Cap à l’Est pour une opération shopping

dimanche 6 mars 2011, par Webmestre

Pour les fêtes de Noël éthiopiennes, nous avons un long week-end de trois jours et demi. Une idée a germé dans nos esprits… Si nous partions changer d’air à Dubaï ?

En attendant, nous avons fréquenté nos établissements habituels pour passer les vacances en Éthiopie. Pour pimenter un peu les plaisirs, nous avons essayé en plus un nouvel établissement à Awassa. L’hôtel est moderne, le mobilier impeccable, la situation idéale, les chambres avec vue sur le lac des plus agréables. Mais c’est sans compter la petite touche éthiopienne. D’abord, nous avons essayé de réserver par mél., par téléphone avec paiement par carte bancaire. Il faut savoir que nous étions déjà passés en novembre à l’hôtel pour réserver et leur demander de nous confirmer par écrit la prise en compte de la demande. Ne voulant pas nous retrouver sans chambre, Aude essaie d’appeler le service réservation : rien. mél. : rien…. Quelques jours avant notre arrivée, l’hôtel nous appelle pour nous demander de confirmer notre venue. Ils nous disent ne pas avoir reçu nos méls (alors qu’ils ont eu notre numéro de téléphone par les messages…) et nous demandent de passer payer sur Addis alors que nous sommes déjà en route. Ils nous ont appelés 5 fois pour être certains de notre arrivée !!!

Sur place, pas trop de mauvaises surprises. Le mobilier est aux standards européens, seul le service demeure très local. Par exemple, au restaurant, Aude a dû demander 3 fois la carte. Non pas que le personnel oubliait, simplement, il y avait une formule avec un buffet, peu sympa, bien plus onéreuse que la carte. Je vous passe le temps d’attente pour avoir la note pour 2 frites et 4 boissons (plus de 40 minutes), etc. Les concepteurs de l’établissement ont pensé à une aire de jeux pour les enfants, mais ont omis d’enlever les gravats. La piscine, presque sous l’équateur, est fraiche et verte. Les enfants n’y sont pas restés plus de dix minutes, c’est un signe qui ne trompe pas !

Nos vacances se sont achevées à Bishangari. Le lieu est toujours sympa, mais l’inflation est passée par là. Les prix flambent, et en dollar US ! Ce n’est pas pour autant que le professionnalisme gagne du terrain. Le personnel est toujours aussi sympathique, mais pour ce qui est la réactivité et de l’anticipation, il faudra revenir dans plusieurs années.
Nous avons repris quelques jours la classe avant d’attaquer un long week-end de trois jours et demi sur Dubaï.

Il y a au moins deux vols quotidiens sur l’émirat depuis Addis-Abeba. Nous avons opté pour un pack « Emirates » avec l’hôtel et le billet d’avion.
Le week-end a débuté dans le stress. Aude s’est rendu compte la veille du départ qu’elle et les enfants n’étaient plus en règle avec les papiers. En moins de 24 h le problème est à moitié réglé. Nous avions l’assurance qu’avec la partie des papiers en règle dont nous disposions, nous pourrions franchir les services d’immigration. Nous tentons le coup.

Première étape, l’enregistrement des bagages. Nous avons un seul sac, qui en contient deux en prévision des achats. Comme nous ne pouvons pas être placés les uns à proximité des autres dans l’avion, nous sommes surclassés ! Cette nouvelle nous met en joie, en espérant que les formalités d’immigration passent. C’est avec une certaine crainte que nous attendions le bruit des tampons sur le passeport. En moins de cinq minutes, toute la famille est estampillée bonne pour le départ.

L’avion arrive, un bel Airbus A340-500. Cela nous change de la flotte vieillissante de Boeing 767 que nous empruntons habituellement. Nous prenons place, non sans un immense plaisir, en Business. Les enfants sont servis en premier, comme des rois. Il en sera de même sur le vol retour, en classe éco. Nous apprécions toutes les petites attentions du personnel du bord. Depuis le champagne, la dizaine de langues parlées par le personnel, les orchidées fraiches dans les toilettes, jusqu’au petit chocolat Godiva, le service est royal. Nous ne sommes pas certains de trouver un seul restaurant capable d’un tel raffinement sur toute l’Éthiopie ! Dans de telles conditions, le vol passe vite et c’est vers 2 h du matin, heure locale, que nous arrivons à Dubaï. Là aussi, le professionnalisme règne en maître, depuis l’accueil à l’aéroport jusqu’à l’hôtel. Nous plongeons avec bonheur dans le sommeil dans les immenses lits des chambres spacieuses, design et très fonctionnelles. Nous sommes sous le charme de l’architecture de l’établissement, à la fois modernes et arabisante, sans fausse note ni bling-bling.

Nous allons passer deux jours pleins sur Dubaï, il n’est pas question d’en perdre une miette. Le sublime petit déjeuner enfilé, nous mettons le cap sur le Dubaï Mall. C’est un des plus vastes centres commerciaux au monde, au pied de la tour Burj Khalifa qui toise l’émirat du haut de ses 818 mètres du haut. La première remarque des enfants est étonnante. Ils s’interrogent sur l’absence de « pauvres ». Il est vrai que les trottoirs ne sont fréquentés que par quelques touristes et les voitures de luxe fréquentent la chaussée comme les Clio par chez nous. Les passages pour piétons semblent être en marbre. Tout est d’une extrême propreté. Nous arrivons rapidement sur le centre commercial. Premiers défis : y entrer. Le bâtiment est uniquement prévu pour les voitures et les autobus ; pas d’entrée pour les piétons. Il faut passer par les parkings pour accéder à l’intérieur du centre. Nous sommes en janvier, c’est la saison fraîche, il ne fait que 26° et cela doit être un des rares moments de l’année qui permettent des excursions pédestres sans finir complètement lyophilisés. Ici, tout est grand, luxe, harmonie et fonctionnalité. Rien n’est laissé au hasard. Malgré le gigantisme du lieu, cela reste très agréable à fréquenter. La patinoire et l’aquarium semblent petits au cœur du centre. Et pourtant, le « bocal à poissons » fait 50 mètres de long, 20 de large et 11 de haut !

Toute la famille trouve son compte dans les boutiques, même si la carte bleue n’a pas subi la surchauffe attendue. Le plaisir des yeux, de se promener sans crainte et d’avoir tant de choix nous comble tous. En milieu d’après-midi, nous faisons une pause dans la piscine de l’hôtel dont la température fixée à 30° nous délasse avec bonheur.

Le soir venu nous filons sur le Mall of Emirats pour le plaisir. Ce centre est fameux pour sa piste de ski de 400 mètres de long. Nous y allons en taxi. Le service de transport est impeccable. Quelle joie d’avoir une voiture propre, sans puces, avec un compteur et un chauffeur qui connaît la ville. Pour couronner le tout, les prix sont sensiblement les mêmes que sur Addis-Abeba, avec ses Lada hors d’âges, sans entretien et qui recèlent dans leurs sièges des élevages de puces. Cherchez l’erreur…

Arrivée sur la zone de dépose-minute pour entrer dans la galerie commerciale, notre Toyota croise une Rolls coupée décapotable, deux Ferrari et une Porsche Panamera (le modèle familial à 4 portes). Nous passons sur les 4x4 et autres berlines allemandes qui sont si ordinaires par ici. La visite du centre achevée, nous reprenons le chemin de l’hôtel, épuisés, mais ravis.
Le matin venu, nous mettons le cap sur un centre commercial à côté d’une marina. C’est tellement plus chic de faire ses courses en bateau ! Notre but est de faire un tour chez Ikéa, avant de filer chez le médecin pour nous faire vacciner. Nous achetons deux lampes de chevet solaires, inutiles à Dubaï, mais si pratiques en Éthiopie. Le produit est rudement bien conçu et nous ne quitte plus.

Aude s’était assuré auprès du centre médical qu’il disposait bien du vaccin et qu’il pouvait nous accueillir. Le rendez-vous est fixé à 13 h. L’entêtement d’Aude à bien vérifier les choses n’a d’égale que le désert médical éthiopien. Ici, malgré les conseils des médecins locaux, nous avons été dans l’impossibilité de trouver le vaccin contre la Typhoïde, pourtant recommandé en Afrique. Nous entrons dans le bâtiment à la recherche du cabinet médical français. Nous sommes bien accueillis, tout est nickel. En moins de quinze minutes, tout est plié avec une simplicité déconcertante.

Avant d’attaquer la fin de soirée, nous faisons notre petit plongeon décontractant dans la piscine de l’hôtel. En fin d’après-midi, nous partons à l’assaut de la tour Burj Khalifa. Nos billets ont été achetés sur Internet. Cette précaution offre une réduction de 75 % sur le ticket d’entrée, mais une fois l’horaire choisi on doit s’y tenir. Nous grimpons au 124e étage, 600 mètres au dessus du sol. Il reste plus de 200 mètres au dessus de notre tête, soit l’équivalent de la Tour Montparnasse. Le building visible sous nos pieds semble bien petit, malgré ses 300 mètres. Tout est grandiose, sans ostentation. Le bon goût est de mise. Le soir venu, nous profitons du spectacle de jets d’eau. Un opus différent est donné toutes les demi-heures. Les enfants adorent et verront cinq sessions.

Il se fait tard et nous rentrons à l’hôtel. Le lendemain, nous sommes debout à 5 h. Sans que nous en ayons fait la commande, le téléphone sonne 30 minutes avant notre départ pour l’aéroport. Voilà ce que nous appelons du service !

Le vol du retour s’est parfaitement déroulé, en classe éco, mais bon, le champagne de la business class tôt le matin, ce n’est pas notre truc.
L’arrivée sur Addis-Abeba est cruelle. L’écart est gigantesque et ce n’est uniquement pas une question d’argent. Quel dommage quand on connaît un peu le fantastique patrimoine qu’offre ce pays… bref, à Pâques nous repartons au Kenya pour nous faire chouchouter entre les lions, les rhino et les cocotiers !

À suivre…


Voir en ligne : Album photo