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Lettre d’Ethiopie numéro 66

L’Ethiopie en long, en large et de travers...

dimanche 5 avril 2009, par Webmestre

L’Éthiopie en long, en large et aujourd’hui, en travers ; ou les petits détails qui pimentent notre quotidien.

Débutons pour l’accès à l’énergie et aux communications. C’est officiel, mais on s’en serait douté, la saison des coupures est ouverte. Nous aurons 6 coupures d’électricité par mois d’une durée de 14 heures chacune. Nous attendons le planning qui sera publié dans la presse pour nous organiser. Nous espérons simplement que le jour des coupures d’eau soit le même que celui de l’électricité, c’est plus pratique pour faire tourner la machine à laver ! Dark Vador par Inès

Nous avons affiné notre technique pour conserver le froid dans le réfrigérateur. Nous le remplissons de bouteilles d’eau et nous forçons le rythme. C’est plutôt efficace sauf quand… Beza décide de nettoyer ce dernier le jour des pannes de courant ! Elle le laisse grand ouvert pour opérer le nettoyage. Aude, en découvrant cela, lui demande de le refermer immédiatement ! Beza ne comprend pas, comment peut-on perdre du froid, vu qu’il n’y a pas de courant ? Soupir…

Côté téléphone, c’est une autre histoire. Sans savoir pourquoi, notre téléphone a été coupé. Nous nous renseignons, les voisins ont accès (ceux qui ont le téléphone) au réseau. Notre chauffeur va se renseigner, et nous indique que nous devons souscrire un nouvel abonnement, car l’opérateur change son système et emploie des techniques plus modernes. Cette raison est fausse. Nous nous demandons s’il ne dit pas n’importe quoi pour se débarrasser du problème. Aude informe le propriétaire qui part à la chasse à l’information. Nous avons à ce moment-là la solution. L’opérateur coupe au bout d’un certain nombre d’années les lignes pour s’assurer que le propriétaire est bien vivant. De notre côté, ils ont coupé du fait de notre consommation d’Internet ; ils soupçonnaient une utilisation commerciale. Le propriétaire s’est présenté au service des télécoms en personne avec les factures payées. Cela n’a pas suffi pour prouver qu’il était vivant ! Il a dû revenir avec un employé du Kebele (subdivision administrative de la ville) pour prouver sa bonne santé. Léo illustre la "guerre des étoiles"

Côté voiture, la mécanique tient le choc. Il y a quelques semaines, Hervé avait entrepris de changer les pneus pour des modèles adaptés aux spécifications du constructeur. Par acquit de conscience, il a demandé au chauffeur de faire vérifier le parallélisme et le carrossage de l’ensemble des trains. Si ç’a été bien fait à l’arrière, le train avant demeurait déréglé. Bilan, après moins de 5000km, les pneus avant sont morts. L’usure est complètement irrégulière. Les 2 pneus de secours ont été mis en service en lieu et place du train prématurément usé. Hormis le prix (un pneu de 4x4 n’est pas ce qu’il y a de moins cher), c’est la disponibilité des pneumatiques qui commencent à poser problème. Le manque de devises rend la chasse aux pneus neufs difficile. Le chauffeur, dont le suivi de la voiture fait parti de son job, n’a pas été ému de cette situation.

Poursuivons notre quotidien… Nous avons commandé sur Amazon le coffret complet des DVD de l’émission C’est pas sorcier pour les enfants. D’habitude, les colis contenant livres et DVD arrivent directement au lycée, sans poser de problème. Ce coup-ci, pas de chance, le colis est retenu en douanes. Aude décide d’y aller. Le chauffeur affirme connaître le lieu de rétention des biens importés. Il « sait ». Sa maîtrise vaut à Aude le tour complet de l’aéroport, en passant d’une zone à l’autre, bien évidemment sans pouvoir trouver le bon bureau. Lassée, elle décide de s’en occuper et lui demande de ne plus intervenir. Ses interventions compliquent souvent la situation, car son seul objectif est de rentrer plus vite à la maison et de demander à une autre personne de se charger de la démarche. Aude trouve le bon bureau. Après 15 minutes de savants calculs (pour 2 livres et un coffret de 22 DVD), le fonctionnaire des douanes présente la facture à Aude. Le point positif est que le colis passera la frontière, moyennant des taxes. Aude regarde le détail et demande que le port et les livres soient détaxés. L’homme reprend sa calculette fiscale et présente une nouvelle note toujours astronomique. Du coup, elle demande à aller rencontrer le chef afin d’avoir le détail. Après plusieurs explications (“C’est l’anniversaire de mon fils !”, “On ne rentre pas en France !”, etc.), l’employé présente un nouveau montant : il est 10 fois inférieur au premier ! Aude ne cherche surtout pas à comprendre, elle paie une somme assez faible finalement et part avec le colis. Elle peut être fière de son coup : les taxes payées sont inférieures à la TVA dont nous aurions dû nous acquitter en France.

En France aussi il y a quelques farceurs ! Nous devons passer par une agence choisie par l’employeur d’Hervé pour obtenir nos billets de retour de l’été. La commande est simple : un aller-retour Addis-Abeba Biarritz via Paris ; un aller avec Aude et les enfants, un second aller avec Hervé, mais un retour tous les quatre en même temps. Hervé a reçu son plan de vol :
- aller : Addis-Abeba – Istanbul – Paris
- retour : Lyon – Istanbul – Paris

Primo, rien pour Aude et les enfants ; secundo, on peut comprendre le passage par Istanbul si c’est moins cher, mais pas avec un départ de Lyon !!! Notre sens de l’humour a des limites et là, elles sont dépassées.

À l’école, tout va bien. Léo a même les félicitations sur son dernier bulletin. Inès a eu un coup de fatigue ce week-end avec de la fièvre. La famille reste au calme et tout le monde se repose.

Dans moins de 2 semaines, les vacances arrivent et nous comptons en profiter. Nous allons partir à la découverte de la région du Tigray et finir par nos hôtels fétiches pour reprendre agréablement des forces au milieu de la nature.

Rendez-vous au prochain numéro !