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Lettre d’Ethiopie N 55

Cap sur les vacances à Bishangari et Aregash lodge

lundi 3 novembre 2008, par Webmestre

Et voilà les vacances ! Nous embarquons pour un parcours connu dont le seul objectif est de nous reposer.

Pour éviter de trop souffrir sur la route, nous partons le lundi 27 octobre à 6h30. En passant, Aude a quasiment passé une nuit blanche. Elle a bouclé une mission, en attendant le retour de l’eau. De ce côté, les coupures sont presque quotidiennes. La difficulté en pareil cas est de faire tourner la machine à laver, qui n’est pas connectée au réservoir.
Revenons à nos vacances.

Nous quittons Addis sans trop de difficulté. Nous sommes surpris par la pluie. La saison sèche a bien du mal à s’installer. Le parcours est habituel : Debré Zeit, Mojo, Koka, Ziway, Shashemene, Awassa avant d’arriver sur Yirg-Alem. Tout s’est bien passé, sauf notre petite halte technique à Awassa. Par sécurité et malgré les 40 litres de gasoil chargés sur le toit de la voiture, Hervé souhaite refaire le plein. Sur 4 stations-service, 2 semblent fermées ou abandonnées, une refuse de nous servir et une a un fonctionnement incompréhensible. Nous passons notre chemin.
C’est finalement à Yirg-Alem que le réservoir sera rempli.

Nous prenons possession de notre superbe toukoul, le numéro 2. Il a l’immense qualité de disposer d’un lit de 2 places dont la largeur dépasse 1,80 m !

Notre plan « vacances repos » va pouvoir commencer. Notre planning quotidien est simple : pas de réveille-matin, petit déjeuner calme, déjeuner avec pâtes au pistou et sauce tomate et buffet pour le dîner. La météo contrarie un peu nos promenades habituelles dans les bois. Nous restons dans le toukoul, vaste et confortable. Immanquablement nous plongeons avec délectation sur notre lit géant pour y faire la sieste au son des oiseaux. À 17h, nous décollons pour le rituel ô combien agréable : le « café hyènes ». Inès voue une fascination pour la cérémonie. Elle qui peut être distante avec les Éthiopiens, apprécie la compagnie de la femme chargée de la préparation. Inès lui demande même de s’asseoir à ses côtés. Elle a la charge de l’assister pour torréfier et moudre le café. Elle goûte le breuvage et le trouve à son goût. Elle s’en enfile 4 tasses ! Visiblement, le café ne lui fait rien, elle dormira sans problème. En parallèle, les hyènes sortent des bois. Une jeune bestiole tachetée est particulièrement courageuse et s’approche à moins de 5 mètres des spectateurs. Nous avons eu la surprise de découvrir dans les bois une antilope que nous n’avons pas encore identifiée.

Quand les éclaircies sont au rendez-vous, nous explorons les bois aux alentours. Léo et Inès ont chacun un appareil photo. Léo trouve très amusant de faire son autoportrait. Le résultat est fort drôle. En découvrant le mode vidéo, il se lance dans le reportage. Son sujet favori est sa sœur qu’il interviewe longuement. Elle se prête de bonne grâce au jeu.
Nous passons ainsi 3 nuits et 3 jours dans la douceur et le calme de ce lieu surprenant depuis lequel il est bien difficile d’imaginer que nous en Ethiopie.
Le jeudi 30 octobre, nous reprenons la route pour Bishangari, sur les rives du lac Langano. Des copains nous rejoignent dans un restaurant avant de faire la piste ensemble.

Cette saison des pluies qui traîne a piégé le parcours. De grandes flaques d’eau barrent la piste. Leur profondeur dépassait largement les 20 cm d’eau et nous ne connaissons véritablement la stabilité du terrain qu’une fois engagé.

Par prudence, Hervé essaie de garder une partie de la voiture au sec, même si la bande hors d’eau est étroite. La technique a porté ses fruits, sauf une fois où les bords se sont effondrés. Au passage, une souche a endommagé le bas de caisse, le marche-pied à bien souffert et une bavette arrière est morte. D’autres passages n’ont pas laissé de choix : il faut passer, au milieu de la boue et de l’eau. C’est à ce moment-là que l’on mesure combien, un 4x4 est pratique. 20 km et plus d’une heure plus tard, nous arrivons à destination. Les membres du personnel nous reconnaissent et nous saluent chaleureusement.

Les enfants profitent de la nature est du grand air. Les singes, antilope, phacochères et oiseaux sont au rendez-vous. Seuls les hippopotames manquent à l’appel. Malgré nos recherches nous n’avons pas pu voir le serval. Par contre, le chemin principal porte bien ses empreintes.

Un nouvel animal a pris possession des lieux en nombre. Il est jaune et noir, est absolument partout, par endroits on en trouve plusieurs dizaines au-dessus de nos têtes. Ce sont de belles araignées. Il paraît que seules les femelles peuvent causer des soucis. Nous ne testerons pas.


Pour chaque balade dans le bush que nous faisons, les enfants font le double du parcours en courant dans tous les sens.

Inès a craqué la première. Devant une belle plage de sable gris et une eau couleur rouille, elle n’a pas résisté à l’envie de se baigner ! Sans hésiter, en culotte, elle a joué les hippopotames. Léo la vite rejoint. Pas de crainte, le lac Langano est un des seuls lacs d’Ethiopie dans lequel la baignade est sans danger sanitaire.

Pour notre dernier petit déjeuner avant le départ, un jeune babouin nous observe. Il pose sans problème devant l’appareil photo. En fait, il est à l’affût. D’un bout il traverse la salle de restaurant, grimpe sur une table et chipe un bol de confiture ! Personne n’a eu le temps de réagir pour le chasser. Il renouvellera son exploit en venant chercher un petit pot de beurre ; avec la confiture, c’est quand même meilleur !

Notre retour se fera par Boutajira. Cet itinéraire impose 50 km de piste, mais nous permet d’arriver sur Addis par une route plus belle et bien moins chargée que l’axe principal. Nous faisons notre pose déjeuner à Boutajira, dans le meilleur hôtel de la ville. Meilleur ne veut pas dire bon… Nous n’avons pas pu obtenir de bouteille d’eau, le chef de salle est venu 3 fois pour vérifier la commande, les pâtes sont servies froides et sans sel et pour couronner le tout, il manque un plat qui n’arrive que très tardivement après plusieurs rappels. La prochaine fois, cela sera pique-nique dans la voiture.

Les enfants sont rentrés en pleine forme. Le grand air leur a fait beaucoup de bien. Léo est un grand et Inès explose ! En passant, il ne se passe pas une heure sans qu’elle nous parle de son anniversaire ou de son amoureux. Elle est dans sa période « cœur » et la chose de l’amour l’intéresse au plus haut point !

Notre prochain périple sera, probablement, une sortie d’un week-end prolongé dans le parc Awash, à la recherche du rugissement des lions…

........@suivre...