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Lettre d’Ethiopie N 20

vendredi 12 octobre 2007, par Webmestre

La déception du week-end passée, nous entamons une nouvelle semaine.
Nous avons rendez-vous au lycée à 7h30 avec le démarcheur pour partir à la chasse au permis de conduire. Notre permis européen n’est pas valide en Ethiopie et le modèle international n’est valable que pour la conversion.
Nous quittons le lycée à 8h05. Premier arrêt dans un grand immeuble. Fouille de rigueur pour entrer. Nous attendons 8h30 précises pour que notre démarcheur puisse communiquer avec l’agent derrière le guichet. Nous sommes très optimistes, nous sommes les premiers !

Après 10 minutes, changement d’ambiance : nous dépendons bien de ce secteur de la ville, mais le bureau n’est pas encore opérationnel pour traiter notre demande. Nous devons prendre la voiture et parcourir une douzaine de kilomètres pour atteindre une autre antenne compétente. Il fait beau, la saison sèche a effectivement, cela fait du bien au moral.
En chemin nous croisons quelques camions Isuzu. Il s’agit de petits poids lourds, omniprésents sur le continent. Au fait, savez comment ils sont surnommés ? Al Kaida tant ils font des dégâts sur la route.

Nous arrivons à bon port : contrôle courtois pour entrer sur le site, nous sommes prêts pour le parcours. Il est 9h20.

Notre démarcheur opère avec pragmatisme et patience. Devant lui 3 guichets. Il navigue de l’un à l’autre avec calme, comme l’ensemble des personnes présentes. De temps en temps, les signes tangibles de l’avancée du dossier apparaissent : ici une chemise rose, là une demande de photos. Vers les onze heures nous sommes invités à pénétrer derrière le guichet pour parapher un immense registre manuscrit. Nouvelle attente. Vers 11h30, l’heure de la délivrance semble arriver. Le responsable du service (une femme charmante et souriante) arrive à son bureau et restitue un à un les photos supplémentaires et les permis internationaux. Un quart d’heure supplémentaire et c’est la délivrance : nous obtenons les précieux papiers rouges !

Sans l’aide du démarcheur, l’affaire semble très difficile à mener à terme aussi rapidement.

C’est long me direz-vous ? Je ne suis pas certain qu’en allant dans une préfecture on puisse obtenir en une matinée un permis de conduite... Comme quoi !

Entre-temps Aude a essayé à de multiples reprises de contacter le déménageur. Il semble, sous toutes réserves, que notre container sera livré mardi. Il est sur Addis-Abeba et il manque un papier d’autorisation de circuler en ville.

Mardi 9 octobre

Trêve de suspens : le déménagement arrive. Le container est garé à plusieurs centaines de mètres de la maison, le camion ne pouvant passer dans notre rue. C’est un camion à plateau qui doit assurer les aller-retour avec la précieuse cargaison. Aude a peur qu’un carton tombe. Il faut croire que les lois de la physique sont différentes en Afrique !

Peu de casse, pas de perte, tout est arrivé en bon état, presque 4 mois après le départ. La boule à thé ne fonctionne plus, la table basse du salon est un peu “explosée”. C’est un meuble sans valeur, aucune importance.
En ouvrant le carton qui contenait les bougies, Aude constate qu’elles ont coulé. Nous concluons que la température a dû dépasser les 40° dans le container. Heureusement que nous n’avons pas pris de vin ou de champagne ! Autre preuve de la température élevée durant le transport, les appareils électriques de couleur blanche ont viré au... blanc cassé !
Une fois les cartons mis dans la maison, il s’est passé un étrange phénomène : la maison a bigrement rétrécie. La salle de bain et la cuisine sont devenues véritablement minuscules. De retour à la maison, les enfants ont explosé de joie en retrouvant leur chambre et leurs jouets.

Mercredi 10 octobre

La journée est sous le signe du rangement pour Aude et du plaisir des jouets retrouvés pour les enfants.

Hervé a débuté les cours d’anglais. A 2 pour un professeur, par paquet de 3 heures par semaines, cela permet de progresser.

Un copain, en exil forcé pour cause de traitement anti-termites et anti-cafards a accepté l’offre à dîner à la maison. Aude a préparé des crêpes. Le moment n’en fut que plus sympathique.

Jeudi 11 octobre
Dernière journée de classe pour les enfants, vendredi 12 est férié pour cause de fin de ramadan. Nous aimons ce pays qui a des fêtes chrétiennes ET musulmanes !

Léo a repris le foot. Ce coup-ci tout s’est bien déroulé. Il prend du plaisir à jouer et c’est le principal.

Côté papiers, il ne reste plus que la voiture. Il faudra encore attendre 2 à 3 semaines pour finaliser l’affaire. Il n’est pas certain que nous puissions circuler avec pendant les vacances. Nous trouverons certainement une autre solution pour explorer le pays. En passant, nous avons un plan pour trouver des cochons de lait... Miam miam.

Hervé est de sortie le soir : il représente le lycée à un repas de fin de stage. Il a droit à un dîner traditionnel : nourriture 100% éthiopienne, danse, musique... Le bonheur quoi !

Le restaurant est dans une ruelle en terre. Gardiens à l’entrée, fouille traditionnelle, détecteur de métaux : l’établissement contraste avec son environnement.

A l’intérieur une majorité d’Ethiopiens, quelques occidentaux, visiblement en Ethiopie pour affaires, pas de touristes et un groupe de véritables Rasta sont là pour manger ou simplement prendre un verre au rythme des traditions.

La carte est présentée, en amharique et en anglais. Il faut être honnête, cela ne sert pas à grand chose, nous y comprenons rien. Renseignements pris, nous choisissons le menu spécial constitué d’une assiette pour 3.
Rapidement un homme vient pour que nous puissions nous laver les mains. Visiblement nous devrons nous passer de couverts.

Le plat arrive. Une immense assiette couverte d’enjira, galette traditionnelle à base de tef. La serveuse porte une série de petits plats qui sont versés dans l’assiette. Chaque petit tas représente une viande préparée traditionnellement. Le tout est fortement pimenté.
Visuellement, l’ensemble est un peu particulier. Chacun prend un bout d’enjira et pioche, au hasard. Le palais n’est finalement pas trop malmené, le goût est assez bon pour qui n’a pas peur des épices.

Le dîner est accompagné d’un groupe de musiciens et de quatre danseurs : 2 hommes et 2 femmes. En voyant le spectacle on comprend vite pourquoi un ou une occidentale qui arrive célibataire ne le reste pas longtemps. Les danses sont rythmés et certains mouvements sont très spectaculaires. Les protagonistes ont des corps d’athlètes, rien d’étonnant vu leur engagement sur la scène.

La soirée se termine, pas de mort ni d’intoxication alimentaire. Sortie réussie !

Vendredi 12 octobre

Hervé est de service malgré le jour férié. Il lui aura fallu 45 minutes pour aller au lycée (3,8 km) au lieu des 10 minutes habituelles (07h30). Des dizaines de milliers de musulmans sont allés fêter la fin ramadan dans le stade. Un copain, au milieu, a fait des photos. C’est unique au monde de pouvoir photographier tant de personnes en train de prier sans aucun problème. Drôle de pays !

Samedi cap sur le mercato, le fameux marché le plus vaste à ciel ouvert du continent.

@ suivre !