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Lettre d’Ethiopie N12

dimanche 16 septembre 2007, par Webmestre

Samedi 15 septembre

Bonne nouvelle, nous progressons ! Nous avons chacun un téléphone portable Ethiopian Telecom. Cela n’a l’air de rien, mais notre adresse n’est pas une adresse normalement éligible pour obtenir une carte SIM... et il y a de nouveau des cartes après une période de pénurie. Il aura fallu trouver une astuce pour disposer du précieux bout de plastique électronique. C’est chose faite et nous apprécions. Pour information, de portable à portable (il n’y qu’un opérateur) la communication coûte 0,55ETB la minute (soit 5 cents).

L’information est réduite au minimum. Attendons de surfer sur le site de l’opérateur pour y voir plus clair.

Côté déménagement, voiture, Internet... point mort. Nous espérons toutefois progresser cette semaine et obtenir Internet à domicile si la carte d’identité d’Hervé arrive. Pour mémoire, cela va faire 15 jours qu’elle est repartie dans le circuit car elle mentionnait teatcher et non headmaster deputy. Si nous avons les papiers de notre voiture (qui est au lycée sous une bâche) et notre permis d’ici à 15 jours cela serait super. Nous pourrions faire une virée avec les copains du côté du lac Tana (5 fois la superficie du lac Léman) le week-end du 28-29-30 septembre. On peut toujours rêver.

Pour le déménagement, nous n’osons plus programmer une date, cela nous évitera des déceptions.

Nous avons passé un samedi tranquille. Petit tour au lycée, puis grande opération shopping. En sortant du lycée nous avons assisté à un amusant spectacle : un mariage (de riches), avec limousine et équipe de tournage qui précède le cortège de Mercedes.

Première étape : les magasins du Hilton. Dans cet hôtel, on trouve un grand centre pour pratiquer différents sports, une piscine, restaurants et.... un supermarché ! Beaucoup de produits importés, notamment d’Italie. Mais ne rêvez pas, il faut replacer le magasin dans le contexte. Il est plus petit qu’un petit Casino, et dispose de bien moins de choix. Son atout est de vendre du vrai Nutella, un peu de Coca Ligth (hors de prix), quelques surgelés et de la charcuterie italienne. En absence de réfrigérateur, difficile de profiter de ces petits plaisirs.

Suite à cela, nous décidons de poursuivre à pieds notre périple. Notre porte-monnaie est toujours intact. Je passe sur notre passage dans un magasin local, relativement vaste, composé de produits locaux et chinois. Cela sentait vraiment pas bon et il faut vraiment être en manque pour acheter quelque chose.

Chemin faisant, nous sommes tombés sur une belle affiche publicitaire. Si la Chine vante sa coopération à travers la construction d’une rocade périphérique, la France est à l’honneur avec une campagne qui montre que la place de notre pays est encore belle dans le monde ! Le slogan est le “french feelings”... pour des préservatifs ! Enfin, c’est ce que l’on en a déduit en voyant l’affiche. Il y en a d’autres en ville, plus modernes dans leur traitement.

En prolongeant la promenade nous sommes tombés dans le quartier des électriciens, sur un immeuble dédié au commerce. Et là, surprise, 2 boutiques de luminaires où l’on peut trouver quelques articles sympas !

En sortant, une devanture attire notre regard : des tuyaux en exposition, genre PVC pour les canalisations domestiques. Rien d’extraordinaire me direz-vous, mais vous oubliez 2 détails : la boutique est très chic et vous avez le choix dans la couleur du tuyau PVC : orange, rose, gris, bleu !

En quittant l’immeuble nous prenons une décisions très risquée pour notre porte-monnaie (vierge de toute dépense...) : aller dans la plus prestigieuse galerie commerciale d’Addis ! Pour ne pas faire les choses à moitié nous prenons le taxi. Ne connaissant pas le trajet, on accepte le prix du chauffeur, qui en profite pour nous arnaquer (d’un euro environ).

Nous arrivons devant un bel immeuble moderne, dans une rue qui montre l’image d’un pays (presque) développé. On pourrait être à Casablanca.

Nous entrons dans le centre commercial après le passage obligé à la fouille. On n’entre dans aucun hôtel ni supermarché, un temps soit peu chic, sans fouille (de la simple palpation, au portique d’aéroport).

La galerie est sur 5 niveaux. Aude fait de suite remarquer que l’ambiance est très bruyante alors qu’il n’y a pas grand monde dans les allées.

Et c’est parti pour dépenser des petits sous ! Boutiques de fringues, d’électroniques, jouets et habits pour enfants, galerie d’art, chaussures, parfumerie, bijouteries... les tentations semblent nombreuses ! Un magasin de vêtements propose des dessous qui auraient leur place en Europe dans des boutiques très spécialisées.

Illusion, mirage africain, canada dry d’un temple de la consommation, tout n’est qu’apparence et les opportunités d’achats sont bien maigres. Point positif, Hervé a repéré un petit barbecue pour les beaux jours.

Sur le retour, nous arrêtons chez Bambis et achetons nos bonnes tranches de jambon et un peu de Vache qui rit. Voilà notre lot de consolation.

Chemin faisant, nous nous sommes promis que dès que la voiture sera là, nous achèterons un peu de mobilier de jardin. Bouquiner au calme, en écoutant de la musique et en buvant des jus de fruits (quand le transit intestinal d’Hervé et les enfants sera rétabli) sera certainement notre activité du week-end.

Dimanche 16 septembre

Après une nuit très arrosée, la matinée s’est passée tout en douceur au son des émissions radio enregistrées sur nos Ipod. Pour fêter notre “non arrivée” du container nous décidons d’aller nous changer les idées dans un parc fort coquet.

L’entrée est gardée par des hommes en tenue coloniale. Chaque véhicule est fouillé et des barrières anti-intrusion barrent l’accès. La police fédérale veille également à l’extérieur. La kalachnikov fait partie du décor.

Ambiance toute britannique dans ce jardin agrémenté de jets d’eau, de piscine, d’aire de jeux pour enfants. Plusieurs gargotes proposent des solutions pour nous restaurer. Les visiteurs sont prévenants, peu de bruits si ce n’est celui des oiseaux. Au passage nous avons trouvé des colibris géants ! Si quelqu’un connaît ce genre de volatiles, nous sommes preneurs d’informations.

Après un petit tour et quelques descentes en toboggan, nous décidons d’aller dans la salle de restaurant pour profiter du buffet. Cela fait du bien de changer notre alimentation ! Goûts variés, large choix... nous prenons tout notre temps pour notre repas. Les enfants profitent largement de cet instant. Léo trouve l’endroit très plaisant. Pour clôturer l’affaire, Aude opte pour un makato (café au lait local) et Hervé un thé. En sortant, le garçon de salle propose même un sac pour mettre des biscuits pour le goûter des enfants. Charmante attention.

Nous regagnons ensuite l’aire de jeux. Les enfants s’en donnent à coeur joie !
Avant de quitter le parc, nous décidons de passer par le business center. Nous testons leur accès Internet. Nous trouvons du vrai haut débit. Aude en fera certainement une annexe de son bureau !

Vous voulez savoir le nom de cet endroit enchanté ? euh... c’est l’hôtel Sheraton. Dans les guides il est dit que c’est l’un des plus beaux du continent africain ! Nous pensons également que l’établissement est de haut rang. Nous avons rarement pu observer un tel degré de finition et de propreté dans un hôtel. Aude sent bien venir les mercredis après-midi au bord de la piscine avec les enfants ! Une eau à 31,8° ne se refuse pas.

Compte tenu du tarif du buffet, du cadre de la piscine et de l’aire de jeu, ce lieu sera notre soupape pour nous changer les idées. Une vie en enfer pour résumer !